Michel Platini accuse “l’administration” de la Fifa d’avoir voulu lui “nuire”, jeudi dans un entretien au Monde, sa première prise de parole publique depuis mai 2016 et sa suspension de toute activité du football en raison d’un paiement controversé.
Le quotidien lui a posé la question: “Selon plusieurs sources, c’est un proche de (l’ex-président de la Fifa lui aussi suspendu, ndlr) Sepp Blatter, le directeur juridique Marco Villiger, qui aurait informé le parquet quant au paiement de 2011. Aviez-vous l’impression d’être dans le viseur de la Fédération?”
Réponse de Platini, en parlant des membres de l’administration de la Fifa dans son ensemble: “Ils cherchaient quelque chose pour me nuire. Les diverses instances internes de la Fifa ont été instrumentalisées par les personnes qui tiraient les ficelles. J’ai toujours vécu dans l’espoir qu’elles diraient la vérité. Mais ce n’est jamais arrivé”.
“Ce sont les membres de l’administration qui donnent de l’argent aux fédérations nationales. Cela leur donne un grand pouvoir, on leur tire le tapis rouge. C’est eux les patrons, à la Fifa”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur Blatter, le Français lâche: “C’est le plus gros égoïste que j’aie vu de ma vie. Il a toujours dit que je serais son dernier scalp”.
“Il pensait qu’il vieillirait, finirait, mourrait, serait enterré à la Fifa. C’était son vœu”, affirme l’ex-capitaine de l’équipe de France et ex-président de l’UEFA.
Platini avoue aussi qu’il était “fasciné” par le “machiavélisme” du Suisse: “C’est quelqu’un de fascinant. Après, il ne faut pas toujours croire ce qu’il dit. Il te dira toujours ce que tu as envie d’entendre. Mais c’est un animal politique exceptionnel”.
Le Français de 61 ans est actuellement suspendu de toute activité liée au football pour un paiement de 1,8 million d’euros reçu en 2011, sans contrat écrit, pour un travail de conseiller de Sepp Blatter (ex-président de la Fifa) achevé en 2002.
Suspendu huit ans en première instance, Platini a vu cette peine réduite à six ans en appel interne à la Fifa, puis à quatre ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS), plus haute juridiction sportive.
Dès le verdict du TAS connu le 9 mai 2016, Platini avait annoncé son intention de “poursuivre (son) combat devant les tribunaux suisses”. “Ce n’est pas terminé”, a-t-il assuré au Monde.