Des représentants du syndicat des magistrats tunisiens, de l’Union des magistrats administratifs et de l’Union des magistrats de la Cour des comptes ont été unanimes à souligner l’urgence de mettre en place le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont dépendent les élections municipales.
Ils accusent l’Association des magistrats tunisiens (AMT) de faire durer la crise du Conseil.
S’exprimant jeudi, lors d’une conférence de presse, à Tunis, les représentants des syndicats des magistrats ont appelé à la nécessité de trouver une solution consensuelle à la crise entre les membres du Conseil supérieur de la magistrature avant l’examen et l’adoption, prévue la semaine prochaine, de l’initiative du gouvernement par le parlement.
Le président de l’Union des magistrats administratifs, Walid Helali, a considéré que “la crise du CSM n’a que trop duré”, estimant qu’en l’absence d’une solution, il y aura forcément recours à l’initiative du gouvernement afin permettre au président du parlement de convoquer la réunion du CSM.
Il a estimé que les élections municipales constituent un enjeu national dont le succès est tributaire de l’installation du CSM, eu égard aux missions qui sont du ressort de la justice, notamment celle de trancher les litiges relatifs aux candidatures et aux résultats du scrutin.
Il a, par la même occasion, souligné la nécessité de mettre en œuvre les décisions annoncées, la semaine dernière, par le ministre de la justice Ghazi Jribi, relatives à l’installation des tribunaux de première instance et des cours d’appel, compte tenu du fait que l’examen des litiges inhérents aux candidatures démarrerait en septembre au cas où les municipales auront lieu en novembre prochain.
Pour sa part, le président du Syndicat des magistrats tunisiens, Fayçal Bouslimi, a exhorté l’association des magistrats à mettre un terme à ses mouvements de protestation et à se contenter de l’action associative, expliquant, toutefois, que la grève est un droit syndical.
A noter que, sur une décision de l’AMT, les magistrats observeront, à partir du lundi 27 mars 2017, une grève de trois jours dans l’ensemble des tribunaux pour protester contre les décisions annoncées, samedi dernier, en Conseil ministériel pour le renforcement de la magistrature judiciaire, administrative et financière.
L’association des magistrats avait réitéré, samedi, son refus de la proposition du gouvernement pour amender et compléter la loi portant création du Conseil supérieur de la magistrature.
Les membres de son bureau exécutif réclament l’adoption l’initiative présentée par les deux tiers des membres CSM visant à surmonter la crise relative à l’installation du CSM.