Les opinions sur l’allocution du chef du gouvernement devant le parlement étaient partagées entre ceux qui ont réaffirmé leur soutien à l’action gouvernementale et ceux qui ont critiqué son rendement durant les six derniers mois et “son éloignement du Document de Carthage”.
Youssef Chahed a prononcé une allocution jeudi à l’hémicycle du Bardo, à l’occasion du vote de confiance aux nouveaux membres du gouvernement.
Le député Mohamed Rachdi (Nidaa Tounes) a affirmé que son parti qui soutient le gouvernement d’union nationale est attaché au Document de Carthage.
Il a qualifié de “positif” le bilan de l’action gouvernementale durant les six derniers mois.
” Nous soutenons absolument le gouvernement d’union nationale qui est un gouvernement de réformes.
Nous soutenons aussi l’opposition responsable qui est la conscience de la société”, a déclaré le député, appelant à hâter l’adoption de la loi d’urgence économique.
Le député du Front populaire Ammar Amroussia n’est pas du même avis. Selon lui, le remaniement ministériel partiel opéré par le chef du gouvernement reflète l’existence d’une crise économique et politique et reste d’une grande confusion.
“Les réformes énumérées par Chahed devant le parlement ne sont que l’application des diktats des institutions financières internationales”, a-t-il déploré, se disant par ailleurs, convaincu que le gouvernement cherche à impliquer les appareils judiciaire et sécuritaire dans la crise engendrée par les mouvements sociaux dans certaines régions.
De son côté, Mabrouk Hrizi, du groupe démocrate, a relevé que les programmes du gouvernement Chahed sont ambigus.
“Le gouvernement semble ignorer l’article 7 de la Constitution sur le pouvoir local, a-t-il regretté, affirmant que son groupe n’accordera pas sa confiance aux deux nouveaux membres du gouvernement car celui ci n’a pas respecté les usages.
Marwane Felfel ( Machrou Tounes) a recommandé l’ouverture du gouvernement sur toutes les forces vives.
Pour lui, ce gouvernement n’est pas parvenu à maitriser les prix ni à lutter contre le chômage, d’autant qu’il a pris certaines mesures contraires aux clauses contenues dans le Document de Carthage.
Et d’ajouter que le gouvernement a échoué dans la gestion des affaires publiques, rappelant la crise qu’a connue, récemment, la compagnie aérienne Tunisair.
Le député Houcine Jaziri (Ennahdha) considère que le remaniement gouvernemental, qui est soumis ce jeudi au vote de confiance, consacre l’alternance au pouvoir, appelant à la nécessité d’accorder au gouvernement une marge de temps pour lui permettre d’accomplir sa mission et de renforcer les institutions constitutionnelles et le parlement.
Tarek Fetiti (Union patriotique libre) a qualifié de “faible” le discours de Youssef Chahed, dénonçant l’absence de la démarche participative recommandée dans le Document de Carthage dans l’action gouvernementale.
Il a estimé que Youssef Chahed est à l’origine du blocage que connait le Conseil supérieur de la magistrature.
Le député Karim Helali ( Afek Tounes, Appel des Tunisiens à l’étranger) considère, pour sa part, que la crise de la société PETROFAC à Kerkennah et les incidents de Tunisair sont des messages négatifs aux investisseurs étrangers.
Il a, en outre, critiqué l’absence d’une évaluation du dossier éducatif dans le discours de Youssef Chahed.