“Tous ceux qui prétendent que le code des collectivités locales doit être impérativement adopté avant l’organisation des élections municipales se trompent”, a indiqué jeudi le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar.
“Il s’agit là d’un piège qui a pour dessein d’entraver l’organisation de cette échéance électorale”, a affirmé Sarsar qui était l’invité du Forum de l’Agence TAP.
Selon lui, “le processus d’adoption de ce code risque d’être long, alors que la tenue des élections municipales devient une nécessité urgente”.
“L’ISIE s’est réunie, mardi dernier, avec les partis politiques et la société civile pour discuter de la date la plus appropriée pour organiser les municipales”, a-t-il rappelé.
Après délibération, les parties prenantes de cette réunion ont proposé deux dates: décembre 2017 et mars 2018. La date du 26 novembre 2017 suggérée par l’ISIE a été refusée par le gouvernement et les partis politiques, a-t-il indiqué.
Confrontée à plusieurs positions, l’ISIE va soumettre un rapport sur les propositions avancées aux trois présidents, afin de statuer sur une date définitive des municipales, a-t-il ajouté. “La tenue des élections en 2017 se pose désormais comme un défi national”.
“Si les municipales se déroulent en mars 2018, les résultats définitifs ne seront annoncés qu’en avril et le dossier de ces élections ne sera clos qu’après 6 mois de cette date”, a-t-il expliqué.
“Une fois le dossier des élections municipales sera définitivement clos, l’ISIE devrait entamer la préparation des élections présidentielle, législatives et régionales”, a-t-il ajouté.
“Cette équation est difficile, car elle signifie l’organisation de quatre échéances électorales (présidentielle, législatives, municipales et locales) en une année et demie”, a-t-il précisé.
“Face à cette situation, la Cour de comptes sera dans l’incapacité de s’acquitter de son rôle de contrôle conformément aux normes”, a-t-il averti.
Chafik Sarsar a également mis en garde contre la gravité de cette situation qui, a-t-il prévenu, “risque de permettre au parti le plus préparé de remporter les quatre élections”.
De surcroît, les dépenses de ces élections pourraient s’élever à 60 millions de dinars.
Selon Sarsar, l’organisation des élections municipales demeure tributaire de la garantie d’ensemble de conditions, s’agissant notamment de la dissolution des délégations spéciales, du découpage électoral et de la finalisation du budget alloué aux élections, de la publication du décret-loi fixant le plafond des dépenses de la campagne électorale, ainsi que de l’actualisation et de la validation de la base des données.