Le président sortant de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou briguera un 8e mandat à la tête de l’instance africaine qui fêtera son soixantième anniversaire à l’occasion de son assemblée générale élective, jeudi à Addis Abeba.
Tous les yeux seront donc braqués sur la capitale éthiopienne qui sera le théâtre d’une triple élection: la présidence de la CAF, le comité exécutif et les représentants de la CAF au Conseil de la Fédération internationale de football (FIFA).
Le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis 1988, brigue un nouveau mandat. Agé de 70 ans, Hayatou aura un seul rival pour cette élection : Ahmad Ahmad, le président de la Fédération malgache qui compte mettre fin au règne du prince de Garoua.
La CAF avait changé ses statuts en septembre 2016 et le nombre maximum de mandats à la tête de l’instance est désormais limité à trois. Mais cette mesure ne prend effet qu’à partir de l’élection de 2017 et ouvre la voie au puissant président de l’instance africaine de prolonger son règne.
Mais le Malgache, membre de la commission exécutive de la Confédération africaine de football, a décidé à la surprise générale de défier l’indétrônable Hayatou et espère bien le déloger.
Agé de 54 ans, il souhaite apporter de “nombreux changements” au football africain en cas d’élection, entre autres réformer la gestion financière pour plus de transparence mais aussi une redistribution plus conséquente des fonds de la CAF au profit des fédérations afin d’investir davantage dans les infrastructures.
Lors de cette élection que certains observateurs estiment ouverte alors que d’autres ne donnent aucune chance au challenger, Ahmad comptera surtout sur le soutien des 14 pays de sa zone, le COSAFA (organe représentatif des fédérations d’Afrique australe).
“C’est peut-être un rêve de dire que j’aurais 100% de ces 14 voix, mais 12 au moins seront cruciales pour ravir les 28 voix nécessaires à la victoire finale”, a-t-il déclaré récemment.
“Il y a par ailleurs eu certaines manifestations de soutien en Afrique de l’Ouest. D’autres, encore, ne vont jamais le manifester publiquement. J’en connais et je respecte leur position”, a-t-il estimé.
Mais des fissures sont en train d’apparaître dans le camp du Malgache Ahmad Ahmad, avec l’appel du gouvernement du Nigeria au président de la Fédération nigériane de soutenir la réélection d’Issa Hayatou à la présidence de la CAF.
Face à cette situation, le président de la Fédération gambienne de football (GFA), Lamine Kaba Bajo, a appelé à préserver l’unité du football africain, pour lui permettre de “continuer à tutoyer les meilleurs du monde”.
“Je suis convaincu que c’est dans l’unité que les progrès vont continuer et que nous pourrons continuer à progresser et à tutoyer les meilleurs”, a-t-il dit .
La Sénégalaise Fatma Samoura, première femme numéro 2 de la FIFA a assuré de sa neutralité avant l’élection à la présidence de la CAF.
“Je veux juste que celui qui représente l’avenir du foot africain soit élu avec un programme solide, qui pourra permettre vraiment à ce continent de non seulement continuer à être un réservoir de talents, mais que ces talents puissent rester en Afrique et puissent faire du football africain, celui dont tout le monde rêve”, explique-t-elle.
Outre l’élection à la présidence de la CAF, l’assemblée générale de la CAF procédera à l’élection des membres de son comité exécutif pour ses différentes zones géographiques.
Le président sortant de la Fédération algérienne de football (FAF) Mohamed Raouraoua brigue un nouveau mandat au comité exécutif de la CAF pour l’exercice 2017-2021.
Agé de 70 ans, Raouraoua aura deux rivaux pour cette élection de la Zone Nord de la CAF, à savoir Anwar El Tashani (Libye) qui vient de perdre son fauteuil de président de la Fédération libyenne et le Marocain Fouzi Lekjaa, patron de la Fédération royale marocaine.
L’AG de la CAF va élire également ses nouveaux représentants au conseil de la Fédération internationale de football.
Les candidats au comité exécutif de la CAF par zones :
Zone Nord: Mohamed Raouraoua (Algérie), Anwar El Tashani (Libye), Fouzi Lekjaa (Maroc)
Zone Ouest A : Amadou Diakité (Mali), Hassan Musa Bility (Liberia)
Zone Ouest B : Maju Melvin Pinnick (Nigeria), Anjorin Moucharafou (Bénin)
Zone Centrale : Adoum Djibrine (Tchad)
Zone Centre-Est : Juneidi Basha Tilmo (Ethiopie), Magdi Sham El Din (Soudan), Moses Magogo (Ouganda), Suleiman Hassan Waberi (Djibouti)
Zone Sud (2 postes à pourvoir): Danny Jordan (Afrique du Sud), Frans Mbidi (Namibie), Rui Eduardo Da Costa (Angola), Suketu Patel (Seychelles)
Candidate féminine (1 poste à pourvoir): Isha Johansen (Sierra Leone), Lydia Nsekera (Burundi).