Des milliers d’enseignants du secondaire se sont rassemblés, mercredi, devant le ministère de l’éducation à Tunis et se sont, ensuite, dirigés vers la place du gouvernement à La Kasbah puis à la place Mohamed Ali devant le siège de l’organisation syndicale et ce à l’appel de la commission administrative de l’enseignement secondaire relevant de l’union générale tunisienne du travail (UGTT).
Les protestataires ont scandé au cours de cette “journée de colère” plusieurs slogans appelant à la révocation du ministre de l’éducation qui, estiment-ils, a à maintes occasions, offensé les enseignants.
Les syndicats de l’enseignement de base et secondaire ont réitéré, à la place du gouvernement à La Kasbah, leur attachement à la révocation du ministre de l’éducation.
Le secrétaire général du syndicat de l’enseignement de base, Mastouri Gammoudi a déclaré que le grand rassemblement d’instituteurs et de professeurs venus des différentes régions du pays, comporte trois messages essentiels dont en premier lieu la destitution du ministre de l’éducation, le refus de la décision envisagée du chef du gouvernement relative à la privatisation des banques publiques et enfin l’appui de la position de l’UGTT concernant le dernier remaniement ministériel et le refus de la privatisation de toutes les institutions publiques.
Les mouvements de protestations, a-t-il dit, vont se poursuivre jusqu’à la révocation du ministre de l’éducation et l’annulation des projets que le chef du gouvernement compte mettre en œuvre et qui sont orientés vers la privatisation des entreprises publiques sur diktats des bailleurs de fonds étrangers, principalement, le fonds monétaire international (FMI).
Gammoudi a dénoncé “un grand parti-pris” des médias en faveur du ministre de l’éducation. “Certains journalistes hommes et femmes ne critiquent pas le ministre de l’éducation, soutiennent ses fautes flagrantes et remontent les parents d’élèves contre les enseignants”, a-t-il dénoncé.
Le secrétaire général du syndicat de l’enseignement de base a appelé les parents à faire prévaloir la raison et à se remémorer les actions militantes du syndicat en faveur des élèves pour éviter les relations conflictuelles qui s’installent entre les parents d’élèves et les enseignants.
De son côté, le secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, Lasaad Yaacoubi a annoncé que la commission administrative sectorielle se réunira, demain, jeudi, pour examiner la décision relative à la suspension des cours ainsi qu’aux derniers développements survenus au cours des derniers jours.
Par ailleurs, Yaacoubi a indiqué qu’il est tout à fait légitime que l’UGTT intervienne dans les questions d’ordre politique ou en relation avec les dossiers nationaux, affirmant que l’organisation syndicale fut et restera une organisation nationaliste et concernée par l’élaboration des grandes lignes de la politique du pays.
La commission administrative de l’enseignement secondaire avait organisé, du 20 au 24 février 2017, une série de sit-in régionaux ainsi qu’une grève nationale le 22 du même mois.