Mohamed Naceur Chouikha, membre du comité directeur du parti Ettahrir, a fait savoir mercredi, lors d’une conférence de presse, que le parti entamera bientôt une campagne de sensibilisation au concept du “Califat” comme alternative au régime politique en place, à travers l’application de la Chariaa.
Selon lui “le conflit des grandes puissances colonialistes auteur de la région arabe et maghrébine a pour seul objectif de piller ses richesses et d’asservir ses peuples”.
De son côté, Imed Eddine Haddouk, membre du bureau de presse du parti Ettahrir a critiqué les “menaces du ministre des droits de l’homme et des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile Mehdi Ben Gharbia de dissoudre le parti.
Il a fait observer que “Hizb Ettahrir” est bien représenté dans les différents milieux sociaux et politiques du pays et bénéficie d’une large base populaire.
A noter que cette campagne que le parti entend lancer prochainement, vient en réaction à la décision du gouvernement d’intenter une action en justice pour suspendre ses activités, conformément aux dispositions du décret-loi organisant les partis.
Mehdi Ben Gharbia, avait déclaré le 2 février, à Nabeul qu’au cas où le parti Ettahrir ne remédie pas aux infractions commises dans un délai de 30 jours à compter de la date de notification de la mise en demeure, le gouvernement demandera la suspension de ses activités.
Le ministre avait même menacé d’intenter une deuxième action en justice si les infractions persistent après expiration du délai légal.
Des députés, des constitutionnalistes, des acteurs de la société civile et autres représentants des syndicats sécuritaires avaient affirmé, le 19 janvier dernier, l’impératif de prendre toutes les mesures légales nécessaires contre Hizb Ettahrir.
Le constitutionnaliste Amine Mahfoudh avait, dans une déclaration à la TAP, exhorté le chef du gouvernement à déposer une requête judiciaire afin de dissoudre Hizb Ettahrir.
“Les déclarations des dirigeants de Hizb Ettahrir doivent être considérées comme des preuves à charge, ainsi que son règlement intérieur et ses principes contraires à la République et aux institutions de l’Etat”, avait-il estimé.
Le député du Front populaire, Aymen Aloui, avait quant à lui, appelé le ministère public à enquêter sur les propos de certains dirigeants de Hizb Ettahrir.
Pour lui, les propos formulées par un des dirigeants de Hizb Ettahrir sur l’inexistence d’un Etat tunisien (ndlr : “il n’y a pas un Etat qui a pour nom la Tunisie”, avait-il dit) sont “des déclarations contraires à la Constitution et aux lois tunisiennes”.
” Ces personnes ne croient ni en la patrie, ni en l’Etat et ni à la démocratie “, a-t-il dit.
Des personnalités éminentes de la société civile et des syndicats avaient, également, appelé dans une pétition ouverte à “l’interdiction de Hizb Ettahrir dont l’existence même est contraire à la Constitution tunisienne”.
Ils appellent toutes les forces vives à œuvrer en vue d’interdire ce parti “qui désire précipiter le pays dans l’obscurantisme”.
Le 16 janvier 2017, Mohamed Naceur Chouikh, membre du bureau politique de Hizb Ettahrir, avait déclaré sur les ondes de Radio Jawhara FM : “Il n’y a pas un Etat qui a pour nom la Tunisie (…) elle n’existe réellement que sur le papier”, affirmant qu’”il ne reconnait pas la Tunisie” en tant que pays.