Youssef Chahed, chef du gouvernement, en visite d’Etat en Allemagne, a de nouveau nié toute responsabilité de l’Etat tunisien dans l’attentat perpétré en décembre dernier au marché de Noel à Berlin par Anis Amri.
Dans son entretien avec Angela Merkel, la chancelière allemande, Chahed a déclaré: «Permettez-moi de mettre parfaitement les choses au clair: les autorités tunisiennes n’ont commis aucune erreur».
Alors que l’Allemagne avait reproché aux autorités tunisiennes d’avoir délibérément ignoré la requête qui leur a été soumise pour rapatrier le terroriste Amri, les services concernés en Tunisie ont précisé que le refus de délivrer un passeport au concerné provient d’une erreur dans l’écriture de son nom.
Chahed a rappelé que «Amri» a été radicalisé dans les prisons italiennes et non en Tunisie et a exprimé sa profonde affliction pour ce qui est de l’attentat exécuté à Berlin: «Nous nous sentons profondément concernés et affectés par ce drame car nous-mêmes, nous avons souffert de trois attentats terroristes en 2015».
La chancelière allemande a axé son intervention sur la nécessité d’accélérer le processus du retour des Tunisiens en situation illégale. Elle a appelé Chahed à une coopération plus étroite entre les deux pays pour réduire la menace terroriste.
Le chef du gouvernement tunisien a déclaré au journal allemand «Bild» que la Tunisie est tout à fait disposée à consolider son partenariat avec la Germanie pour ce qui est du retour des Tunisiens en situation illégale mais, a-t-il précisé, «il faudrait tout d’abord s’assurer que ce sont des ressortissants tunisiens. Car dans la plupart des cas, quand il s’agit d’immigration illégale, les protagonistes s’évertuent à faire disparaître leurs papiers d’identité, ce qui complique tout le processus de rapatriement et rallonge les délais du retour».
Il a par ailleurs affirmé que la Tunisie n’abritera aucun camp de réfugiés sur son sol. «Nous sommes une toute petite démocratie et je ne pense pas que pareille initiative pourrait réussir dans notre pays. Nous n’avons ni les moyens ni la capacité de tolérer la présence de camps de réfugiés sur le sol tunisien. Toute proposition à ce propos devrait être discutée avec la Libye».
Précisons que selon certaines sources, la Libye aurait déclaré être prête à accueillir des camps de réfugiés dans des conditions de sécurité acceptables. Une solution qui avait été discutée par l’Union européenne au Sommet de Malte, il y a deux semaines.
A.B.A
Source :http://www.dw.com/en/tunisia-prime-minister-we-bear-no-responsibility-for-berlin-attack/a-37539969