La présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française Elizabeth Guigou a jugé, jeudi, insuffisante la construction d’un système de protection le long de la frontière tuniso-libyenne estimant qu’il fallait engager activement les services de renseignement dans la lutte anti-terroriste.
” Le dispositif de protection ne permet toujours pas de garantir l’intégrité de la Tunisie contre les incursions de groupes armés terroristes “, a-t-elle encore souligné dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une rencontre à Tunis avec les représentants des médias sur le rapport public d’information sur les relations UE-Maghreb.
” Bien qu’elle soit dotée de protections physiques, il est aujourd’hui difficile pour la Tunisie de contrôler absolument tous les mouvements suspects “, a-t-elle soutenu.
Pour la députée, la vraie protection réside dans une coopération accrue en matière de sécurité et de renseignement dans la mesure où la Tunisie craint, à raison, un renforcement du courant pro-Daech avec l’éventuel retour des combattants tunisiens de Libye, de Syrie et d’Irak. Un effectif estimé à plus de 3000 hommes, a-t-elle poursuivi.
Selon Guigou, l’efficacité de l’activité des services de renseignement et de sécurité, réside dans la capacité de ces services à anticiper l’action violente et à analyser l’ensemble des mécanismes qui concourent au développement du phénomène terroriste pour mieux le contrer.
En témoigne, l’attaque du 7 mars 2016 de la ville de Ben Guerdane, menée depuis le territoire libyen, qui a démontré la nécessité pour la Tunisie d’intégrer l’évolution de la situation sécuritaire en Libye dans la réorganisation de son dispositif de surveillance. ” Le recul des terroristes en Libye fait craindre de nouvelles incursions à la frontière tunisienne “, a-t-elle soutenu.