“Interstices” est l’intitulé de l’exposition de l’artiste virtuel tunisien Haythem Zakaria qui se tiendra du 16 février au 16 mars dans les locaux de l’Institut français de Tunisie (IFT). Faisant référence aux notions espace, temps et rythme, l’exposition est un projet vidéo et photographique hybride qui confronte une image ” cinématographique ” à tout un processus numérique.
Né en 1983 à Tunis, l’artiste visuel vit et travaille actuellement en France. Ses créations plastiques largement imprégnées de spiritualité soufie mettent en œuvre des techniques visuelles non conventionnelles (Glitch, méta-image, ciné-process) qui l’orientent et l’impliquent dans l’expérimentation de systèmes génératifs en temps réel.
Ainsi, il est amené à explorer un processus visant à “sur-diriger” l’image par l’intégration, l’implantation et la superposition d’informations formelles visuelles ou sonores. Ces créations sont le résultat d’une introspection vers l’image, par l’image et l’image. Ils révèlent des univers multiples et insoupçonnés produisant une sorte de scores visuels qui doivent être lus ou déchiffrés à l’aide de la sensation immédiate et de la réflexion.
A cet égard, Haythem Zakaria a récemment lancé une série d’ouvrages sur la lettre “Alif”, la première lettre de l’alphabet arabe, qui détient un symbole largement secret. De ce souci est né le projet “Alif” qui consistait en une série de dessins en encre chinoise sur papier représentant une succession de lignes organisées et connectées en parallèle.
La notion de “connexion” associée à celle de “caché / visible” est au cœur de l’activité créative de cet artiste numérique dont les préoccupations consistent à créer une interaction avec l’autre et à inviter celui-ci à ouvrir un chemin vers le moi intérieur.
L’image est comme une vision qui dévoile, de même que la partie cachée de l’imagination créatrice dévoile. La fresque panoramique Anamnésis révèle une place dans le désert terrestre écrasé par l’horizon où apparaissent trois entités, trois “puissances” contenant et rassemblant dans leur volume, la voix humaine: le logo est ici, contracté, que comme l’autre forme d’interrogation fondamentale : Qu’est-ce que le monde ?, quelle est la place du moi dans le monde? En déroulant ce fil fragile qui va de l’intériorité à l’extériorité de l’être, Haythem Zakaria opère un mouvement qui vise à nourrir et concrétiser pour nos sens, une perception qui incitent à une perplexité prolifique.
Simples dans leur forme, ces oeuvres cachent des significations qui ne se dévoilent qu’à ceux qui, patiemment, prennent le temps de choisir les chemins qui leur mènent.