Des centaines de médecins hospitalo-universitaires, de médecins libéraux et d’étudiants en médecine ont manifesté, mercredi, à Tunis, réclamant d’accélérer la soumission de la loi sur la responsabilité médicale au Parlement.
Les manifestants se sont rassemblés devant la Faculté de médecine de Tunis puis ont marché vers la place du gouvernement, à la Kasbah, en passant par l’avenue 9 avril, scandant des slogans dénonçant ce qu’ils estiment être “une campagne de diabolisation” à leur encontre, et exigeant la promulgation de la loi pour la non incrimination des erreurs médicales.
“Ce projet de loi, qui stagne depuis six mois au ministère de la Santé, comprend une série de mécanismes et de procédures qui garantissent la protection du médecin, insiste sur l’impératif d’informer le malade de son état, et annule la garde à vue du médecin en cas d’erreur médicale”, a déclaré à l’agence TAP Habiba Mizouni, secrétaire générale du syndicat des médecins et pharmaciens hospitalo-universitaires.
Il a été élaboré par une commission mixte composée de professionnels du secteur et de représentants du ministère de la Santé, a-t-elle indiqué, affirmant que les médecins, tous secteurs confondus, exigent qu’il soit soumis à l’Assemblée des Représentants du Peuple dans un délai maximal d’un mois.
Khemaïes Zayed, secrétaire général adjoint du syndicat des médecins libéraux, a pour sa part déclaré à l’agence TAP que la revendication relative à la loi sur la responsabilité médicale intervient à la suite des récentes détentions préventives de médecins “avant que l’erreur médicale ne soit prouvée”.
En réponse à une question sur le nombre d’erreurs médicales enregistrées en Tunisie [et reconnues par décision de justice, ndlr], il a avancé le chiffre de “34 cas avérés enregistrés au cours des dix dernières années, soit une moyenne de 3.4 cas par an”; estimant que ce chiffre reste “en-deçà des moyennes mondiales”
Selon le secrétaire général de l’Union des médecins spécialistes libéraux, Fawzi Charfi, des membres de la coordination des corporations professionnelles des médecins doit rencontrer, mercredi, le Chef du gouvernement Youssef Chahed au sujet des revendications des médecins.
La coordination comprend l’ordre des médecins et des dentistes, le syndicat des dentistes tunisiens, le syndicat des médecins libéraux, l’union des médecins spécialistes libéraux, le syndicat des médecins hospitalo-universitaires, le syndicat des médecins du secteur public et l’association des médecins internes et résidents.