La stratégie adoptée par le ministère des Affaires Culturelles en matière d’aide aux projets cinématographiques n’est pas conforme au principe de l’égalité des chances entre les professionnels du secteur, a estimé Ridha Turki, président de la chambre syndicale des producteurs de longs-métrages.
S’exprimant au cours d’une réunion de presse tenue, mercredi matin, au siège du Syndicat National des journalistes tunisiens (SNJT) à Tunis, Ridha Turki a accusé le ministère d’avoir “délibérément exclu” la vieille génération de producteurs du régime d’aide publique à la production cinématographique, “au profit de leurs confrères de la jeune génération qui bénéficient de toute l’aide” pour la réalisation de leurs projets de films.
La rencontre a été organisée afin de jeter la lumière sur les résultats des travaux de la commission d’encouragement à la production cinématographique dont Turki accuse certains de ses membres de “manque de professionnalisme et de connaissances nécessaires des outils de l’écriture cinématographique”.
“Parmi les projets soutenus par le ministère (qu’il n’a pas nommé), certains professionnels (cinéastes et/ou producteurs) avaient auparavant eu des financements pour d’autres projets de films qu’ils n’ont jamais finalisés”.
De ce fait, il considère l’actuelle procédure adoptée par le ministère de tutelle comme un phénomène de “oisiveté et de gaspillage de l’argent public”, selon ses termes.
A cet égard, il a insisté sur le besoin de “réhabiliter le rôle du Centre National du Cinéma et de l’image (CNCI) en lui accordant des prérogatives supplémentaires dans l’accomplissement de ses fonctions”.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi au siège du ministère des Affaires culturelles, Hmaid Ben Aziza, président de la commission d’encouragement à la production cinématographique pour l’année 2016, a démenti les informations relayées par certains médias sur une éventuelle “exclusion des anciens professionnels du cinéma”.
Il a estimé que les travaux de la commission ont été effectués “en toute transparence, neutralité et autonomie vis-à-vis du ministère”, tout en présentant ses arguments quant à l’évaluation des oeuvres présentées, sélectionnées selon lui “selon des normes objectives”.