Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a critiqué l’attitude hésitante du gouvernement en matière de lutte contre la corruption.
Il a déploré la politique d’un pas en avant, deux pas en arrière.
Une hésitation qu’il explique par la lenteur dans l’application des décisions et mesures annoncées en matière de lutte contre la corruption en Tunisie.
Le président de l’INLUCC s’exprimait, mercredi, au cours d’une conférence de presse à Tunis consacrée à la présentation d’un rapport de diagnostic du cadre législatif et institutionnel anti-corruption en Tunisie avec l’appui du Conseil de l’Europe.
Il a indiqué que l’avance de 3 points enregistrée par la Tunisie au niveau de l’indice de perception de la corruption en 2016 ( Transparency international corruption), après un recul durant trois années consécutives, témoigne des efforts déployés par les différentes parties concernées pour lutter contre ce fléau.
Chawki Tabib a relevé que le rapport relatif au diagnostic du cadre législatif et institutionnel anti-corruption, recommande de combattre ce fléau au sein des institutions de la sécurité, de la Douane, de la Santé et au sein du parlement.
Le rapport attire, également, l’attention, sur le financement des campagnes électorales des partis politiques ainsi que sur les marchés publics, appelant à la nécessité de réprimer sévèrement les auteurs de faits de corruption en Tunisie.
Chawki Tabib a, aussi, recommandé de prendre de nouvelles mesures visant à combattre, efficacement, la corruption dans les administrations.
Il a mis en évidence le besoin de renforcer la transparence de l’administration tunisienne au service de l’investisseur tunisien et étranger.
Le rapport suggère la publication, de façon périodique, de toutes les informations, indicateurs et données relatifs à la corruption et ses incidences sur l’économie nationale et le citoyen.
De son côté, le ministre de la Fonction publique Abid Briki a souligné que l’étape présente en Tunisie commande la réforme du secteur de la fonction publique qui n’a pas été révisée depuis 1983.
Ivan Koedjikov, Chef du Service de la Lutte contre la criminalité, Direction générale Droits de l’homme et Etat de droit au Conseil de l’Europe, a relevé que la Tunisie franchit d’importants pas en matière de lutte contre la corruption.
Il a salué le rôle des structures gouvernementales, des médias et de la société civile dans la lutte contre ce fléau.