La sélection nationale tunisienne de football est rentrée bredouille de la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2017) organisée au Gabon, après une élimination précoce en quarts de finale accompagnée d’une modeste prestation générale, expliqués par une mauvaise lecture du match et de l’adversaire et un manque de condition physique des joueurs tunisiens.
Les choix tactiques de l’entraîneur national, Henri Kasperczak se sont avérés peu judicieux suite à un changement radical de dernière minute au niveau la ligne arrière qui, semble-t-il, ne peut pas s’adapter à l’enjeu du match et aux caratéristiques offensives de l’adversaire. Le coach national a en effet pris le risque de remplacer le latéral gauche Ali Maaloul par le défenseur de FC Valence Aymen Abdennour, lequel n’a pas trouvé ses repères dans ce nouveau poste. Lors du premier tour, déjà, la prestation de ce dernier dans l’axe de la défense a été peu convaincante.
L’absence de Maaloul s’est fait ressentir au niveau de l’efficacité offensive du onze national d’autant que la présence de Abdennour sur l’aile gauche n’a pas apporté le plus escompté à la défense, talon d’achille de l’équipe nationale.
Une chose qui n’a pas échappé à l’entraineur portugais du Burkina Faso, Paolo Duarte, en donnant ses consignes à Bertrand Traore et au dangereux Prejuce Nkuluma de se relayer sur le marquage de Abdennour et de transpercer la défense tunisienne.
“Ce changement est dicté par les erreurs commises losr du premier tour au niveau du couloir”, s’est défendu Kasperczak, laissant sous-entendre que la responsabilité des buts encaissés revient à Ali Maaloul, alors que, pour les observateurs, la responsabilité est collective et la prestation de Aymen Abdennour a été plutôt décevante, ce qui laisse des interrogations sur l’existence d’un certain “privilège” pour ce dernier par rapport aux autres joueurs.
Si la majortité des joueurs ont refusé de commenter les options tactiques du staff technique, seul le milieu de terrain Ferjani Sassi a affirmé, tout en pleurant, que “ces changements ont influencé négativement sur le rendement de l’équipe”.
A ces choix tactiques s’associe le manque d’efficacité offensive des aigles de Carthage qui ne sont pas parvenus à construire leur jeu, tandis que Khazri, Sliti et Msakni n’ont pas retrouvé leur verve habituelle, et même les ballons envoyés à Khenissi ont été loin de constituer un danger pour le gardien burkinabè Hervé Koffi.
La condition physique a également fait défaut aux joueurs tunisiens dont le rendement en deuxième mi-temps a étrangement baissé et devenu impuissant devant les attaques burkinabè. Des défaillances qui interpellent sur la nature de la préparation effectuée en prévision de ce rendez-vous continental important et sur les raisons d’une telle “fatigue” au bout de trois matches seulement, alors que la compétition n’est qu’à mi-chemin.
Contrairement à Kasperczak, Paolo Duarte a su profiter de ces changements affirmant que “les changements opérés au niveau de la défense expliquent que Kasperczak craignait les attaquants du Burkina Faso, d’autant qu’on a su garder nos cartes à jouer jusqu’à la fin de la rencontre en introduisant Aristide Bance après que les joueurs tunisiens aient accusé le coup physiquement”.
Une évaluation sérieuse et objective de la prestation du onze national s’impose donc, avant de reprendre les qualifications au Mondial-2018 où la Tunisie aura à affronter en aller et retour la RD Congo, une équipe qui a montré un grand potentiel physique et technique lors de cette CAN, d’autant qu’une remise en cause est obligatoire pour dénouer l’énigme de cet échec répétitif au stade des quarts de finale de la compétition continentale.