Le ministre des affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a affirmé que “la Tunisie et l’Egypte sont les pays les plus touchés par les crises dans la région arabe, notamment la situation en Libye”.
Le ministre des AE qui présidait mardi l’ouverture avec son homologue égyptien, Sameh Chokri, de la 13e session de la commission de consultation tuniso-égyptienne, a indiqué que la consolidation des relations entre les deux pays “sert les causes des pays de la région”, estimant qu’il “n’est pas possible de tourner le dos aux retombées des crises dans la région arabe”.
“La réunion de la commission de consultation est une bonne occasion pour examiner nombre de questions arabes de l’heure et faire le bilan des relations bilatérales, les moyens de les renforcer et consolider la coordination sur les grandes questions”, a-t-il ajouté.
Khemaies Jhinaoui s’est félicité de “la reprise de la dynamique des relations bilatérales grâce à la volonté des présidents Beji Caid Essebsi et Abdelfateh Essisi et leur détermination à raffermir la coopération entre les deux pays”.
Lors d’un point de presse tenu au terme de la réunion, le ministre des affaires étrangères, a indiqué que “la session a examiné nombre de questions internationales et régionales, notamment la crise libyenne.
Il a souligné à cet égard que “la réunion des pays voisins de la Libye, tenue récemment au Caire, a fait l’unanimité sur l’importance d’une solution politique en Libye, le rejet de toute solution militaire et l’appel aux Libyens à trouver un consensus”.
“Il a été convenu également de la nécessité de soutenir le rôle de l’ONU dans la recherche de tout accord entre les Libyens”, a-t-il ajouté.
Jhinaoui a relevé que “la Tunisie est depuis 2011 l’alliée de la Libye non d’un quelconque protagoniste libyen”, rappelant que “les réunions tenues par les responsables libyens en Tunisie et les efforts déployés par l’Egypte et l’Algérie dans ce cadre visent à aider les Libyens et les inciter au dialogue et à l’entente”.
Au sujet de la situation en Palestine, le ministre des AE a indiqué que la réunion “a mis en exergue l’importance des consultations tuniso-égyptiennes pour soutenir les chances des Palestiniens de recouvrer leur droit à un Etat indépendant”.
A propos de la réunion d’Astana sur la Syrie, Jhinaoui a indiqué que les deux parties “ont examiné ce dossier et la possibilité d’instaurer un cessez le feu et encourager le dialogue pour surmonter les divergences”.
” Les relations avec l’Europe, la situation internationale et la position à prendre au sujet des développements et de défendre les intérêts de la Tunisie et l’Egypte ont été également à l’ordre du jour de la session, a précisé Jhinaoui.
Le ministre a fait remarquer, d’autre part, que les deux pays sont en train de préparer la réunion de la grande commission commune, prévue lors du premier semestre de 2017.
Il a précisé à cet égard que l’accent a été mis sur l’intensification de la concertation bilatérale dans tous les domaines, au niveau des ambassadeurs et des hauts fonctionnaires ainsi que des relations entre les hommes d’affaires et de la préparation des accords qui seront prêts à être signés lors des travaux de la commission.
De son côté, le ministre égyptien des affaires étrangères, s’est déclaré à l’ouverture de la réunion “satisfait des efforts et des actions menés en commun”, souhaitant le renforcement des relations dans tous les domaines.
Sameh Chokri a souligné d’autre part “la nécessité d’œuvrer à alléger les souffrances du peuple libyen”, saluant à ce propos “la Tunisie pour ses efforts d’aide aux Libyens et au dialogue ouvert entre eux sur son territoire afin de parvenir à une solution d’entente prenant en compte les intérêts de tous les protagonistes et conduisant à une stabilité en Libye”.
“La sécurisation des frontières avec la Libye et la lutte contre l’infiltration d’organisations terroristes exigent le renforcement de la coopération sécuritaire et des renseignements”, a-t-il relevé.
Lors du point de presse, le ministre égyptien a souligné “la concordance des vues tunisiennes et égyptiennes sur les défis auxquels font face les deux pays”, estimant que cette entente “renforce les mécanismes de consultation politique à tous les niveaux”.
“L’affaire libyenne fait l’objet d’une analyse commune et d’une convergence de vues sur la nécessité de voir ce pays retrouver la stabilité”, a souligné Sameh Chokri, démentant l’existence d’une divergence des positions de la Tunisie et de l’Egypte sur ce dossier.