Les Tunisiens restent très insatisfaits par rapport à l’économie, et établissent une corrélation évidente entre le rendement économique et la persistance de la corruption, a fait ressortir un sondage d’opinion mené par le Centre de l’Institut Républicain International (IRI) pour les sondages.
85% des interviewés qualifient la situation économique actuelle de “mauvaise” ou “très mauvaise” (respectivement 38% et 47%). 32% pensent que l’emploi devrait être la première priorité, et 66% suggèrent que l’emploi devrait être la première priorité par rapport aux jeunes tunisiens. Alors qu’un ensemble de 61% croient que le gouvernement ne promeut pas de politiques en faveur de la jeunesse (28% “non” et 33% “pas du tout”). Cette problématique suppose qu’une grande importance lui soit donnée, vue la vulnérabilité de ce segment démographique face à l’extrémisme violent.
La corruption émerge comme étant un problème persistant, avec 78% déclarant que le niveau de la corruption est plus haut qu’avant la révolution de 2011, ce qui a été initialement suscité par la propagation de la corruption. Alors que 48% des interviewés préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement, le nombre d’interviewés qui estiment que la prospérité est “définitivement plus importante” que la démocratie a grimpé de 18% en mai 2016 à 50% en décembre 2016.
“Faisant le lien avec notre sondage précédent, la frustration par rapport à l’économie et la perception d’une corruption rampante demeurent des défis majeures pour le nouveau gouvernement” a déclaré, le Directeur Régional pour l’Afrique du Nord et le Moyen Orient à l’IRI, Scott Mastic, ajoutant que “le pays marque le sixième anniversaire de sa révolution démocratique, le gouvernement se doit de reconnaitre qu’un progrès continu dépend de sa capacité à faire des réformes économiques et d’anti-corruption significatives”.
Il est à noter que le sondage a été mené pour le compte du Centre de l’Institut Républicain International (IRI) pour les sondages par la société tunisienne, ELKA Consulting sous la supervision de Chesapeake Beach Consulting. Les données ont été collectées du 6 au 13 décembre 2016 moyennant des interviews en face à face et en arabe à partir d’un échantillon de 1222 Tunisiens âgés de 18 ans et plus. La marge d’erreur étant de plus ou moins 2,87% au milieu de gamme de niveau de confiance de 95%.