Des membres de l’Instance nationale pour la prévention de la torture estiment que diverses formes de torture en Tunisie à l’instar des insultes et des atteintes à la dignité de l’homme dès les premiers instants de l’arrestation, passent souvent sous silence.
La situation du détenu est encore très loin des standards internationaux et ce, en l’absence d’un texte de loi clair pénalisant l’atteinte à la dignité de l’homme, a relevé Lotfi Ezzedine, membre de l’instance.
Il s’exprimait en marge d’une rencontre organisée dimanche à Béja par la section régionale de la Ligue tunisienne pour les droits de l’homme.
Et d’ajouter que la torture est souvent justifiée par le souci d’obtenir des aveux ou des informations afin de faire avancer l’enquête, notamment, lorsqu’il s’agit d’une affaire de terrorisme.
Il a appelé à la révision de tout le processus procédural et pénal et à trouver une solution à la surpopulation carcérale.
Lotfi Ezzedine a indiqué, dans la foulée, que 50 pc des détenus n’ont pas été encore jugés.
Il a, par ailleurs, critiqué l’absence de collaboration des pouvoirs publics avec l’instance.
Dans son intervention sur le rôle de l’instance nationale pour la prévention de la torture dans la consécration des droits des prisonniers, Lotfi Ezzedine estime que tous les moyens, méthodes et formes de torture ont commencé à être tolérés après les évènements du 11 septembre 2011 aux Etats-Unis d’Amérique. A partir de cette date, la torture contre les hors la loi et l’Etat est de plus en plus acceptée.