” La justice militaire veut, à tout prix, innocenter les coupables dans les dossiers des martyrs et des blessés de la révolution “, a souligné, samedi, Charfeddine Kellil, membre du collectif de défense des blessés et martyrs de la révolution lors d’un meeting organisé à Tunis à l’occasion du sixième anniversaire de la révolution.
Dans ce contexte, il a indiqué que malgré l’approche de l’achèvement du mandat de l’Instance de la Vérité et de la Dignité (IVD), les procès publiés devant la justice militaire n’ont pas encore été examinés.
Il a souligné que les familles des martyrs et des blessés sont attachées à la condamnation des coupables, estimant qu’il s’agit d’une condition sine qua non pour garantir la justice transitionnelle.
Il a appelé l’IVD à accélérer la transmission des dossiers examinés aux circonscriptions juridiques concernées pour condamner les coupables et mettre fin à l’impunité.
Charfeddine Kellil a appelé ” le président de la République à parapher la liste des martyrs et blessés de la révolution établie par la commission des blessés et martyrs de la révolution depuis octobre 2015, commission présidé par Taoufik Bouderbala, et à la publier dans le journal officiel de la République tunisienne “.
Selon lui, ” le président de la République n’a pas encore signé cette liste en raison des pressions politiques et par crainte des réactions des familles des blessés et des martyrs “.
Il a, en outre, souligné le rejet des familles de toute forme de concession, signalant que leur principale revendication est la révélation de toute la vérité et le respect de la loi.
Charfeddine Kellil a estimé que l’IVD n’a pas pu accéder aux archives et de faire avancer ces procès qui n’ont pas encore été examinés en l’absence d’une volonté politique.
Lors d’une marche qui a démarré devant la Place Ibn Khaldoun à Tunis en direction de l’avenue Habib Bourguiba, des familles des martyrs, des militants, des activistes et des représentants de la société civile ont scandé plusieurs slogans revendiquant la justice et la condamnation des coupables.
Dans une déclaration à l’agence TAP, des membres des familles des blessés et martyrs de la révolution ont exprimé leur indignation face aux politiques de marginalisation adoptées par l’Etat.
Les participants à la marche ont, aussi, accusé l’Etat de n’avoir pas honoré ses engagements envers les blessés de la révolution et les régions marginalisées.
A noter qu’une exposition des mouvements sociaux se tient à la galerie de l’information à Tunis sous le thème ” Attachés à la liberté et engagés à défendre nos droits “, les 13 et 14 janvier, pour rappeler le parcours de la liberté et la dignité au lendemain de la révolution du 17 décembre -14 janvier 2011.