” La révolution tunisienne se poursuit. C’est une parenthèse qui ne s’est pas encore refermée “, a indiqué, vendredi, l’ex-président de la République et président du Mouvement ” Tounes Al-Irada “, Moncef Marzouki.
Lors d’une conférence de presse qu’il a donnée pour dresser le bilan de ces 6 dernières années, Marzouki s’est contenté de critiquer la période succédant à son mandat à la tête de la présidence de la République.
Pour lui, la situation socio-économique qui prévaut dans le pays est à la fois ” intenable et précaire “, ce qui explique la recrudescence des protestations et des mouvements revendicatifs dans les régions.
Inquiet face à aux réalisations timides du pouvoir en place deux ans après son avènement, Moncef Marzouki a mis en doute sa capacité (le pouvoir en place) à aller plus loin et à réaliser des résultats positifs pendant la période qui reste de son mandat.
A ce propos, il a dit regretter de voir l’année 2017 commercer par une vague de à Kasserine, Sidi Bouzid et Meknassi, au moment où beaucoup étaient persuadés que cette nouvelle année sera celle du décollage économique.
Critiquant le mode de traitement de la corruption, Marzouki a estimé que “dans ce dossier, il y a des paroles plus que des actes”. ” Pour venir à bout de ce phénomène, il faut lutter contre les personnes corrompues et les poursuivre en justice “, a-t-il dit.
Dans le même contexte, le président du Mouvement ” Tounes Al-Irada “, a mis en garde contre “l’argent politique dans les médias et les partis” qui, a-t-il dit, ” ne peut que remettre en cause l’expérience démocratique en Tunisie “.
Par ailleurs, Moncef Marzouki s’est dit étonné de la position du pouvoir en place vis-à-vis de l’Instance ” Vérité et Dignité ” (IVD) qui, d’après lui, ” représente l’un des acquis de la révolution “, dénonçant, à ce propos, les pressions qu’elle (IVD) subit de la part de l’Etat.
Au sujet du dossier du retour des terroristes tunisiens des foyers de tension, Marzouki a estimé que cette question ne mérite pas autant de débats et de polémiques. ” Il faut juste respecter le texte de la Constitution tunisienne et appliquer la loi contre toute personne impliquée dans des actes terroristes “, a-t-il lancé.
Réaffirmant son opposition à tout nouveau report des élections municipales, l’ancien président de la République a annoncé la décision de son parti de participer aux prochaines municipales.
” Nous serons la meilleure alternative pour l’avenir “, a-t-il dit, faisant remarquer que son parti demeure ouvert à toutes les forces politiques qui partagent avec ” Tounes Al-Irada ” son attachement aux principes et objectifs de la révolution et à l’indépendance de la patrie.