Des instituteurs et des professeurs du secondaire, venant de toutes les régions, ont manifesté en masse, jeudi, devant le ministère de l’Education, à l’appel des syndicats de l’enseignement de base et de l’enseignement secondaire.
Scandant des slogans pour défendre “la dignité de l’éducateur” et “l’école publique”, les manifestants se sont rassemblés devant le siège du ministère avant de marcher vers la présidence du gouvernement, à la Kasbah.
Ils ont notamment dénoncé “la politique d’atermoiement”, “les conditions imposées par le FMI” et “les clowneries médiatiques du ministre” Néji Jalloul, qu’ils ont également appelé à partir.
Le Secrétaire général adjoint du syndicat de l’enseignement supérieur, Néjib Sallemi, a déclaré à l’agence TAP que ce rassemblement de protestation des professeurs de l’enseignement de base et du secondaire reflète “la colère noire” de dizaines de milliers d’enseignants “humiliés” par le ministre, qui “continue de porter atteinte à leur dignité” à travers ses déclarations de presse “irresponsables”.
Il a, dans ce sens, mis en garde contre l’escalade des tensions dans tous les établissements éducatifs “si cette situation persiste” et “si la communication avec l’autorité de tutelle demeure impossible”.
Sallemi a, en outre, souligné que les revendications des manifestants portent sur une réforme fondamentale et globale du système éducatif, menée par la commission tripartite en charge du projet, et “sans ingérence aucune du ministre”.
“Nous sommes déterminés à défendre la gratuité de l’école publique”, a-t-il affirmé, dénonçant “les tentatives de privatisation, à travers notamment la création de l’Office des services scolaire”.
La décision de créer cet Office a été prise par le ministre de manière “unilatérale”, a-t-il lancé, estimant que charger des privés d’assurer la cantine scolaire “cache des objectifs de gains au profit de tiers” et “alourdira la charge sur le budget de l’Etat”.
Les deux syndicats appellent la présidence du gouvernement, dans un communiqué conjoint, à “assumer ses responsabilités” pour trouver des solutions alternatives “à même de préserver l’intérêt de l’élève”; se disant “totalement mobilisés pour contrer les choix éducatifs, sociaux et politiques qui visent les composantes du système éducatif”.
Ils prônent “une véritable réforme de l’éducation” qui “mette un terme aux improvisations du ministre”, considérant que Néji Jalloul “se mêle de questions qui ne le regardent pas”.
Ce rassemblement de protestation fait suite à une série de grèves régionales des professeurs de l’enseignement de base et secondaire, observées au cours de la deuxième quinzaine du mois de décembre écoulé, la dernière en date ayant eu lieu le 5 janvier dans les gouvernorats du sud tunisien.