” Plus de 80% des plaintes de torture et de mauvais traitements soumises aux centres du programme SANAD pour l’assistance juridique et sociale aux victimes de la torture et des mauvais traitements mettent en accusation la police ou la garde nationale, selon le rapport annuel SANAD 2016.
Présenté lors d’une conférence de presse tenue ce matin à Tunis, le rapport propose une analyse de phénomène de la torture en Tunisie sur la base d’un échantillon de 171 bénéficiaires du programme SANAD entre 2013 et 2016.
Selon le rapport, les bénéficiaires du programme et leur famille affirment que la majorité des violations ont eu lieu dans les postes de la police et de la garde nationale.
Quelque 44% des victimes de la torture interrogées disent avoir été torturées pour leur extorquer des aveux ou des informations.
Cela confirme, d’après le rapport, que certains agents des forces de l’ordre continuent à soumettre les gardés à vue et les suspects à la torture et aux mauvais traitements pendant l’interrogatoire.
Quelque 23% des bénéficiaires du programme SANAD indiquent avoir été torturés pour punition ou vengeance. Cela ne peut que confirmer la thèse que les auteurs des exactions ne craignent pas d’être tenus responsables, lit-on dans le même rapport.
Sur les 171 dossiers étudiés, au cours de la période d’élaboration de ce rapport, 36 ont bénéficié d’un soutien juridique direct. Cinquante actes juridiques ont étés déposés à ce sujet par 14 avocats membres du réseau.
Lancés en septembre 2013, à l’initiative de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et de l’Organisation Contre la Torture en Tunisie (OCTT), deux centres de conseil et d’orientation ont été ouverts à Sidi Bouzid et au Kef.
Connus sous l’appellation de ” SANAD “, ces centres fournissent une assistance juridique et sociale gratuite aux victimes de torture et de mauvais traitements, et servent aussi de plaques tournantes régionales pour tous ceux qui s’impliquent dans la lutte contre la torture et l’impunité.