Le syndicat de l’Union des professeurs universitaires chercheurs tunisiens a rejeté le plan de réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique annoncé par le ministère de tutelle lors d’une conférence de presse du ministre Slim Khalbous, le 3 janvier.
Il appelle le ministère, dans un communiqué dont la TAP a eu copie jeudi, à retirer ce projet et à “assumer sa responsabilité face aux universitaires et à la nation en engageant une réforme sérieuse”, loin des “buzzes médiatiques” et des “ambitions politiques”.
Il invite également l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) à rejeter ce projet et à demander des comptes à ses initiateurs qui ont, accusent-il, “gâché plus de cinq années de la vie d’une Université déjà agonisante, gaspillé l’argent public et accéléré l’émigration des compétences universitaires”.
Les commissions prévues par le projet de réforme se fondent, dénonce-t-il, sur un consensus entre le ministère de l’Enseignement Supérieur et le syndicat classique, en excluant totalement les composantes essentielles de l’Université, à savoir les sociétés scientifiques et les syndicats indépendants.
Il fustige également l’absence de coordination avec le ministère de l’Education, le ministère de la formation professionnelle et de l’emploi, les acteurs économiques et industriels et les corps enseignant et estudiantin “qui constitue l’élément fondamental de cette réforme”.
“Ce projet ne revêt aucun caractère scientifique, et ne suit une méthodologie de recherche précise. Il ignore des questions centrales comme la révision des statuts, la transparence des concours de recrutement, la démocratisation des structures pédagogiques et scientifiques, la fuite des universitaires, la sous-traitance à l’Université, les mécanismes de motivation sur la base de la productivité et l’infrastructure des établissements universitaires”, affirme encore le syndicat de l’Union des professeurs universitaires chercheurs.