Le professeur, écrivain et philologue italien qui vit depuis 20 ans en Tunisie, demande à la présidence de la République Tunisienne de lui accorder la nationalité Tunisienne et ce pour les valeurs des Tunisiens et pour ce pays qui l’a adopté à bras ouverts.
Le texte écrit par l’universitaire primé à l’international pour le Prix Proserpina a été publié sur le site de notre confrère enbref.tn.
Voici l’intégralité du texte écrit par M. Alfonso Campisi
“Comment pourrait-on ne pas être reconnaissant à une personne ou à un pays qui t’a adopté et ouvert ses bras ?
Souvent je pense à ces enfants adoptés qui restent reconnaissants toute leur vie aux parents adoptifs. Moi, je n’ai pas été adopté par des gens, mais par un pays, si proche et si lointain au même temps que mon pays natal. J’ai été adopté par le pays de Ali Riahi, Youssef Ettemimi, Hédi Jouini, Saliha ou encore le pays qui a donné naissance à la Professeure Aïcha Hafsia ou à la Docteure Tawhida Ben Cheikh ou bien à Tahar Haddad. Un pays riche d’une histoire millénaire, situé au centre de cet espace qu’on considère le nombril du monde : la Méditerranée.
Ancienne Ifriqiyya, la Tunisie, m’a tout donné, une vie professionnelle si riche, si passionnante, une multitude d’amies et d’amis d’une grande épaisseur, des couchers de soleil magnifiques et un rapport humain d’extrême qualité. Vingt-ans dans ce pays que moi aussi j’ai adopté, vingt-ans de vie commune, sans jamais perdre un instant de ce vivre ensemble, des « instants de vie » pour citer le titre d’un livre de ma grande amie Jalila Hafsia, des instants intenses, qui m’ont toujours fait sentir partie intégrante de ce grand pays.
Universitaire, écrivain, philologue, primé à l’international en 2016 avec le « Prix Proserpina » réservé aux « Intellectuels Siciliens qui se sont distingués dans le monde », je travaille depuis longtemps pour le dialogue et le rapprochement entre la rive sud et la rive nord de la Méditerranée, pour la connaissance de l’autre, pour la fin des préjugés insensés et stériles, pour un espace méditerranéen de paix et d’amour et non de guerre et de sang ! Mes livres, parlent d’histoire, de langues, dialectes, civilisations, émigrations, tunisianité… mais leur vrai but, est exclusivement le dialogue inter-religieux, interculturel et inter-linguistique dans une Tunisie, berceau culturel et millénaire… Je suis fort convaincu que seulement le savoir et le dialogue, peuvent sauver notre Méditerranée.
Je crois à la Tunisie, je crois aux Tunisiens, je l’ai toujours fait et c’est grâce à cela, qu’on m’a souvent attribué le surnom de « le plus tunisien des siciliens » ou bien « notre meilleur ambassadeur ». Mais à ce sicilien qui enseigne, écrit, publie en Tunisie et pour compte de la Tunisie, qui travaille pour le Ministère tunisien de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique depuis vingt-ans environ, à ce sicilien de Tunisie, manque la voix, cette voix qui se manifeste à travers l’obtention de la nationalité du pays dans lequel il vit et pour lequel il travaille.
C’est pour cela que je demande à la Tunisie et à son Président de la République, de m’honorer à travers l’octroi de la nationalité tunisienne, en ces moments difficiles qui connait la Tunisie et pour témoigner aussi au monde entier que l’être tunisien veut aussi dire être un homme de culture.”