Tunisie : Une nouvelle catastophe sur la voie férrée à Jebel Jelloud

Les habitants de la région de Jebel Jelloud se sont réveillés, ce mercredi matin, pour assister au terrible accident, qui n’est pas le premier du genre, entre un train reliant Tunis à Kalaa Khasba (ligne ferroviaire nord-ouest) et un bus double de la société de transport de Nabeul, parti à 5 heures du matin de la station El Ahwech.

L’accident, survenu au niveau de la route nationale numéro 1 Sidi Fathallah (Jebel Jelloud), a coûté la vie à 5 personnes, dont une femme et un nourrisson, deux officiers de l’armée nationale et un agent de la Brigade anti-terrorisme (BAT) et a fait 54 blessés.

Un témoin oculaire a révélé que l’accident serait du à une erreur humaine. En effet, ce témon a fait savoir à la journaliste de l’Agence TAP présente sur les lieux “le chauffeur du bus conduisait à une grande vitesse et voulait doubler un taxi collectif”.

La route est en mauvais état à cause de la réalisation de travaux dans la région par le ministère de l’équipement et de l’habitat pour la pose des canaux d’assainissement.

De plus, l’intersection où a eu lieu l’accident, n’est pas équipée de barrières et aucune signalisation lumineuse n’était visible au niveau de la voie ferrée.

Des témoins oculaires ont indiqué que les barrières de passages à niveau de ce train ont été détruites depuis plus d’un mois, précisant que cette voie ferrée est limitrophe de plusieurs usines, entreprises et quartiers. Les passants et les habitants de la région étaient en état de choc face à cet accident effroyable qui a divisé le bus en deux.

Les ambulances et les unités de la protection civile dépêchées sur les lieux de l’accident ont transporté les occupants du bus vers plusieurs hôpitaux. Les unités de la protection civile ont évacué les corps des victimes.

Des éclats du bus été visibles sur toute la longueur de la voie ferrée, aux abords du lieu de l’accident. Des traces de sang des victimes se sont mélangées à la terre de couleur grisâtre, pour raconter les détails de cette nouvelle catastrophe dont le héro est le train.

Les agents de la SNCFT ont procédé à la séparation du train du bus qu’il a détruit et scindé en deux. Ils ont dégagé les corps des victimes avant d’écarter le bus de la voie ferrée, pour découvrir le cops d’une femme sans vie au fond du train.

Au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, où des blessés ont été transportés, la voix d’une femme en pleurs s’est élevée en apprenant la mort de son bébé qui l’accompagnait et venait de fêter hier son premier anniversaire, a constaté l’envoyée de TAP. La petite est décédée à l’hôpital d’enfants de Bab Saadoun des suites de ses blessures.

Trois cellules de soutien et d’aide psychologique aux blessés et aux familles des victimes ont été mises en place au centre de traumatologie et des grands brulés de Ben Arous, à l’hôpital Charles Nicolle, à l’hôpital militaire, à l’hôpital Mongi Slim et dans celui d’enfants de Bab Saadoun.

D’après les statistiques de l’Association tunisienne de prévention des accidents de la route, 97 accidents causés directement par des trains, à travers toute la République, ont été recensés durant l’année 2014. L’ensemble de ces accidents ont causé la mort de 31 personnes et blessé plus de 100 personnes. Ces moyennes sont les mêmes que celles enregistrées au cours de la dernière décennie s’étendant de 2000 à 2010, selon les statistiques officielles.
Environ 32 millions de voyageurs prennent chaque année, ce mode de transport supposé être plus sûr et plus écologique, selon la SNCFT.

Selon une enquête réalisée, récemment, par le journal ” le Maghreb “, les accidents de trains ont causé la mort de 59 personnes et des blessures à 180 autres, en 2015, dans 3 accidents survenus entre le 16 juin et 16 juillet 2015, suite à l’indifférence du ministère du transport pour la modernisation des mesures de sécurité, de sureté et de prévention dans les trains, wagons et le chemin de fer.

En effet, la plupart des intersections ne sont pas équipées de barrières de séparation entre la voie ferrée et la route avant le passage des trains, outre l’absence de signalisations qui doivent être placées à 50 mètres de la voie ferrée pour alerter les passants lors du passage des trains, comme le sitpule la loi tunisienne. Les mesures de sécurité et de sûreté qui devraient être prises sur les chemins de fer tunisiens sont évoquées dans la loi n°74 de 1998.

“La moyenne des accidents de trains en Tunisie, est estimée à 100 accidents par an, dont 50% sont causés par l’absence de barrières et de mesures de sécurité au niveau des intersections”, selon des chiffres de la SNCFT relatifs à l’année 2014 et repris par la même enquête.

D’après l’enquête du journal “le Maghreb”, la SNCFT a équipé de barrières seulement 250 intersections sur un total de 1126 intersections officielles. La société reconnait qu’il existe 1200 intersections anarchiques aménagées par des citoyens riverains des chemins de fer.