Les deux syndicats généraux de l’enseignement secondaire et de base se sont opposés, mardi, à la décision du ministère de l’Education relative à la création d’associations de parents dans tous les lycées et collèges, une décision qui, selon eux, “porte gravement atteinte au processus de la réforme éducative et touche à l’indépendance de l’école publique”.
Le ministère de l’Education avait publié, le 29 novembre dernier, un communiqué dans lequel il avait annoncé qu’une circulaire régissant la vie scolaire et les conseils d’établissements éducatifs sera prochainement publiée.
Il a précisé que la décision d’organiser la vie scolaire intervient suite aux récents mouvements de protestation organisés par les élèves qui ont exprimé leur mécontentement face à l’absence de structures officielles pour porter leurs voix.
Le Secrétaire général-adjoint du syndicat de l’enseignement secondaire, Néjib Sallami, a indiqué mardi à l’agence TAP que le ministre de l’Education avait appelé à la création d’associations de parents d’élèves lors d’un récent déplacement partisan à Monastir, dénonçant une “confusion entre la fonction gouvernementale et partisane”.
De telles décisions, a-t-il ajouté, n’ont pour objectif que “d’envenimer” le climat au sein des lycées et collèges et de “nuire” à l’indépendance de l’école publique, soulignant que le syndicat continuera de défendre une école étatique et gratuite et “empêchera qu’elle devienne la cible de projets douteux”.
Le syndicat général de l’enseignement secondaire indique en outre, dans un communiqué dont la TAP a eu copie, qu’il n’est pas opposé à l’idée que les parents soient associés au développement du système éducatif, ajoutant que cette décision risque de créer un certain conflit entre la direction des établissements éducatifs et ces associations.
Contacté par l’agence TAP, le secrétaire général-adjoint du syndicat de l’enseignement de base, Taher Dakher a souligné que le ministre de l’Education a violé les lois régissant la vie scolaire, puisqu’il s’est permis, selon lui, d’outrepasser ses prérogatives en appelant les parent d’élèves à créer des associations et en éditant des livres pour ces derniers.
“Il s’agit là de motifs douteux dont le seul objectif est de créer des tensions entre les enseignants, les élèves et le parents”, a-t-il accusé, fustigeant “les décisions unilatérales” prises par le ministre.
Aussi, le syndicat général de l’enseignement de base souligne-t-il, dans son communiqué, qu’il “fera tout pour annuler ces décisions”, appelant les directeurs des établissements éducatifs et les enseignants à ne pas répondre à cet appel.
Pour sa part, l’association tunisienne des parents et élèves appelle, dans un communiqué, à la nécessité d’instaurer un vrai partenariat avec les parents, notamment, à travers la création de conseils d’établissements éducatifs et d’associations de parents d’élèves, et ce, afin de contribuer au développement de la réforme éducative.
L’agence TAP n’est par parvenue à joindre le directeur de la vie scolaire au ministère de l’Education pour obtenir plus de précisions sur ce dossier.