Le 20ème congrès des ministres de la Culture arabes qu’accueille la Tunisie les 14 et 15 décembre 2016 s’est ouvert mercredi soir au siège de l’Organisation arabe pour l’éducation, la science et la culture “ALECSO” ayant pour thème central “L’information culturelle dans les pays arabes à l’ère du développement numérique”.
En présence de responsables de haut niveau et des délégations de plusieurs pays arabes, Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe a, dans une allocution, relevé que “la culture demeure l’objet fondamental et la finalité de tout projet sociétal national et un pilier incontournable dont repose la question politique”.
Il a, dans ce contexte, estimé que la véritable crise dans le monde arabe est liée à la culture essentiellement qui devrait être le leitmotiv pour tout processus de développement global s’interrogeant à cet effet sur les besoins actuels en matière de culture afin de faire changer les sociétés arabes et les hisser à un meilleur niveau sur tous les plans.
En dépit des efforts énormes déployés par les différentes organisations et instances arabes, a-t-il relevé, de grands pas restent encore à faire afin de promouvoir non seulement la culture mais aussi les hommes du secteur qui se sentent marginalisés et vivant dans l’embrouille totale.
De son côté, Youssef Chahed, Chef du gouvernement tunisien a souligné que les défis de la période à venir pour les pays arabes sont à la base des défis d’ordre culturel car aucun programme économique, ni social, ni politique ne peut prendre efficience si la culture, dans le vrai sens du mot, est mise à l’écart.
Il a, par ailleurs, tenu à souligner que le thème choisi pour ce colloque est susceptible de nourrir les débats et d’apporter une nouvelle approche et de concevoir de nouvelles stratégies qui cadrent parfaitement avec les exigences de l’époque. Il a, dans ce sens, soulevé l’importance du rôle des médias dans la diffusion d’une culture accessible et compréhensible pour l’opinion publique et les jeunes en particulier qui sont une proie facile aujourd’hui aux idées obscurantistes.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, tenu à souligner que l’information culturelle arabe joue un rôle prépondérant dans le rapprochement entre les peuples précisant qu’il est nécessaire aujourd’hui de rectifier certains concepts sur l’arabisation et l’islam et d’élargir les appels à la coexistence pacifique dans le cadre d’un véritable dialogue.
A son tour, le ministre saoudien de la culture et président de la 19ème session du colloque, Adel Ben Zaid Altoraifi, a fait observer que l’objectif de cette rencontre de haut niveau est d’examiner les moyens de promouvoir la place de la culture arabe dans l’univers virtuel et l’exploitation des nouvelles technologies pour mettre en avant les spécificités historiques et civilisationnelles arabes.
Il a, dans ce sens, estimé que l’objectif final demeure la réalisation de la complémentarité culturelle entre les pays arabes, une finalité qui ne peut se réaliser qu’à travers la concertation, la coopération et l’échange entre les pays arabes notamment dans les domaines de la culture et de l’art. Dans ce sens, il a mis l’accent sur l’importance de promouvoir les programmes culturels arabes en général afin de faire face aux pensée obscurantistes qui ont pris de l’ampleur au cours des dernières années dans certaines sociétés arabes et contribué malheureusement à transmettre une mauvaise image de la culture arabe et islamique.
Prenant la parole, Dr Abdallah Muhareb directeur général de l’Alecso a indiqué que le choix du thème de colloque revêt une grande importance étant donné le rôle qui incombe aux nouveaux moyens de communication et supports numériques dans le renforcement de l’échange culturel entre les pays arabes, afin de barrer la route à l’extrémisme qui a profité de l’émergence rapide des réseaux sociaux dans la diffusion d’idées obscurantistes auprès des jeunes dans les pays arabes.
Il a également souligné la nécessité de conjuguer les efforts déployés à l’échelle nationale, arabe et régionale pour mettre en place des programmes de coopération scientifique, culturel et technique entre les pays arabes mais aussi des programmes d’éducation aux valeurs de citoyenneté, de liberté et de respect des droits de l’homme.
De son côté, le ministre tunisien des affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine a mentionné que les prochains défis pour le monde arabe reposent sur la culture signalant que les médias jouent un rôle crucial pour défendre la culture à travers par exemple la valorisation de la mémoire arabe collective en matière de savoir, de littérature, de poésie etc, surtout que plusieurs pays arabes ne disposent pas de chaines spécialisées dans la civilisation et la culture arabes, autant de moyens qui permettent aux jeunes de connaitre leur histoire, pour pouvoir bâtir leur avenir.