La situation est maintenant connue de tous: une croissance en panne avec une moyenne de 1,5% par an; soit moins que le 1/3 du niveau que la Tunisie a connu au cours des 20 années (1990-2010), soit 5% entre 1990-2000 et 4,5% la période 2000-2010, et un peu plus que le croît démographique (1,2%). Cela veut dire en clair que le PIB par tête stagne en moyenne et qu’il est en baisse pour plusieurs tranches de la population.
Le chômage a augmenté de 140.000 et son taux est passé de 13% à 15,6% entre 2010 et 2016.
La Tunisie a perdu son point fort : la maîtrise de ses équilibres financiers puisque le déficit commercial a doublé entre 2009 et 2014, passant de 6 à 12 milliards de dinars, le déficit extérieur est resté aux alentours de 8% durant 4 années successives et le déficit budgétaire a atteint des niveaux élevés (5 à 6% du PIB), ce qui a entraîné une augmentation vertigineuse de la dette en peu de temps et entamé la crédibilité financière du pays comme l’atteste la baisse de son rating six fois consécutives. La dette publique est passée de 40% à 63% du PIB et la dette extérieure de 37% à 56% du revenu national disponible.