La stratégie nationale de lutte contre la corruption, a été signée ce vendredi à Tunis au deuxième jour du congrès national sur la lutte contre la corruption.
Elle a été paraphée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le président de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUCC) Chawki Tabib, le vice président de L’Instance provisoire de la Justice judiciaire Radhouen Ouerthi et le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT).
” La lutte contre la corruption est l’une des priorités du gouvernement de l’Union Nationale. Et c’est dans cette perspective qu’on appuiera, sur le plan logistique et financier cette guerre contre la corruption ” a affirmé Youssef Chahed dans de son allocution.
Il a annoncé dans ce sens qu’un nouveau poste de conseiller chargé de la lutte contre la corruption sera crée au sein de la présidence du gouvernement pour développer les relations avec les parties concernées par cette guerre.
Chawki Tabib a, pour sa part, expliqué que la concrétisation de cette stratégie devrait mobiliser une enveloppe de 6 millions de dinars par an. Ce montant sera consacré aux campagnes de sensibilisation. ” Nous avons fait le calcul et nous avons conclu que ce montant ne dépasse pas 0,02% de la valeur des accords signés lors de la conférence internationale sur l’investissement ” Tunisia 2020 “. La lutte contre la corruption etant également un investissement, a-t-il relevé.
” Selon une étude élaboré sur la corruption, 71% des Tunisiens considèrent qu’il est encore possible de lutter contre la corruption en Tunisie. C’est en vue de réaliser cet espoir que nous n’épargnerons aucun effort dans notre guerre contre la corruption ” a-t-il soutenu.
Intervenu lors de la cérémonie de signature, le représentant, résident du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Kébir Alaoui a affirmé que la Tunisie n’a plus d’excuse pour ne pas lutter contre la corruption. ”
La Tunisie a un plan, des volontés, des équipes formées et des capacités engagés. L’agenda économique que la Tunisie avait mis en place pour l’année 2030 pourrait, malheureusement, être remis en cause si la corruption continue, ” a-t-il averti.
Alaoui a salué l’engagement du ministère de la santé, la douane et certaines municipalités dont celle de Djerba qui vient d’adopter les plans d’action opérationnels de lutte contre la corruption. ” Que l’ile de Djerba ” contamine” et incite les autres institutions de l’Etat pour s’engager dans la lutte contre la corruption. ” a-t-il lancé
Neji Bghouri, a rappelé dans une déclaration accordée à la TAP que le SNJT a signé la stratégie au nom de toute la société civile qui est toujours engagé dans la lutte contre la corruption bien avant la révolution. La société civile doit, note Bghouri, instaurer la culture de lutte contre la corruption et l’impunité. La liberté de la presse et des médias est selon lui, un facteur garant de la lutte contre la corruption.
” Le journalisme d’investigation est, à titre d’exemple, un espace pour la lutte contre la corruption ” a-t-il précisé.
Le ministre de la Justice Ghazi Jeribi a annoncé, dans une déclaration à la TAP, que le ministère public a donné son accord pour régler en priorité les affaires de corruption. ” Les affaires relatives à la corruption auront désormais la priorité absolue au niveau des tribunaux “.