Tunisie : La grève générale du 8 décembre annulée

L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a annulé la grève générale dans la fonction publique prévue le jeudi 8 décembre, après avoir signé mercredi un compromis avec le gouvernement lors d’une réunion au palais du gouvernement, en présence du Chef du gouvernement Youssef Chahed et du Secrétaire général de l’UGTT Houcine Abassi.

Le nouvel accord prévoit le versement de 50% des majorations salariales de janvier à novembre 2017, et le versement de 50% des primes spécifiques d’avril à novembre 2017. Les deux versements devront être finalisés en décembre 2017.

La seconde moitié des majorations salariales (générales et spécifiques) sera versée de janvier à mars 2018.

Les majorations de la prime spécifique au titre de l’année 2018 seront versées aux dates initialement prévues, conformément à l’accord du 22 septembre 2015.

Il a également été convenu de réviser la grille fiscale pour consacrer l’égalité des contribuables devant l’impôt et l’équité fiscale; d’accélérer l’adoption du Conseil national du dialogue social et de lancer un nouveau round de négociations sociales à partir d’avril 2017.

S’exprimant à cette occasion, le Chef du gouvernement s’est félicité du “niveau remarquable” des négociations “ininterrompues” entre le gouvernement et l’UGTT, et du “sens patriotique élevé” de la centrale syndicale.

Il a mis l’accent sur l’impératif de préserver la paix sociale, affirmant que cet accord “concilie le souci de paix sociale et de recouvrement de la finance publique”, et correspond aux objectifs de la loi de Finances 2017.

“Cet accord ouvre la voie à la résolution des problèmes du pays, dont principalement le chômage et l’équilibre des finances publiques. Il permettra de redresser la courbe de la croissance, qui ne dépasse pas actuellement les 1 et 1.5%”, a-t-il encore dit.

Le Secrétaire général de l’UGTT a pour sa part souligné que l’accord signé ce mercredi “est un nouveau sacrifice offert par les salariés à la patrie, et une contribution de leur part à la réalisation de la stabilité sociale”.

“En dépit du droit inaliénable garanti par l’accord du 22 février 2016 sur les majorations salariales du secteur public, et malgré l’annulation des majorations par le Budget 2016, l’UGTT a toujours fait prévaloir le dialogue”, a-t-il fait remarquer.

Et d’insister: “Nous voulons institutionnaliser le dialogue social pour prévenir le pays des chocs et crises de cet ordre, et pour réaliser la paix sociale nécessaire à la sécurité”.

La délégation de l’UGTT comprenait les membres de son bureau exécutif Noureddine Taboubi, Hfaïedh Hfaïedh, Kamel Saad, Anouar Ben Kaddour, Mouldi Jendoubi et Samir Cheffi.

La délégation gouvernementale était composée du ministre de la Fonction Publique et de la Gouvernance, Abid Briki, du ministre des Affaires sociales Mohamed Trabelsi, du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle Imed Hammami, du ministre en charge des relations avec les instances constitutionnelles Mehdi Ben Gharbia et du ministre en charge des relations avec l’ARP Iyed Dahmani.