Un rassemblement de protestation regroupant tous les mouvements sociaux sera organisé par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES), samedi 10 décembre 2016 devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l’Homme, pour demander au gouvernement de trouver des solutions urgentes aux situations des catégories vulnérables, annonce lundi Abdelharrmane Hedhli, président de la FTDES.
Il a indiqué lors d’une conférence de presse que 1500 à 2000 personnes sont attendues pour participer à ce rassemblement, précisant que les ouvriers des chantiers, les chômeurs et les familles des disparus en Italie seront présents à cette manifestation pour “faire entendre la voix des catégories marginalisées et demander l’amélioration de leurs situations sociales et économique, d’une part, et l’arrêt des poursuite sécuritaires et judiciaires à l’encontre des demandeurs d’emploi, d’autre part”.
“Si ces revendications ne sont pas satisfaites, le FTDES organisera des mouvements pacifiques dans tous les régions le 14 janvier 2017”, a prévenu Hedhli qui a estimé que les gouvernements successifs après la révolution “ont fait preuve d’atermoiement et de négligence dans le traitement des dossiers sociaux”.
Le dirigeant du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux a précisé que la manifestation du 10 décembre devant l’ARP clôturera des mouvements organisés dans le cadre d’une semaine de solidarité du 5 au 10 décembre 2016 sous le signe “Nous ne renonçons pas à nos droits”.
Hedhli a dénoncé par ailleurs le traitement sécuritaire et juridique par le gouvernement des mouvements sociaux, jugeant très sévères les peines infligées à un certain nombre de protestataires.
Dans ce contexte, Imen Bjaoui, avocate et membre du comité directeur de la FTDES, a appelé “à l’annulation des articles incriminant les mouvements sociaux compte tenu de leurs inconstitutionnalité”.
Bejaoui a exprimé à cet égard son étonnement face aux poursuites judiciaires contre de jeunes protestataires sur la base des articles datant d’avant l’indépendance, à l’instar du décret beylical de l’année 1953 portant sur le blocage des routes.
“Ces textes sapent le droit syndical et le droit de manifester”, a martelé Bejaoui qui a révélé que plusieurs jeunes protestataires encourent dans différentes régions du pays entre 4 et 17 ans d’emprisonnement.
“Les mouvements sociaux, menés par des catégories défavorisées ont montré les limites du modèle de développement actuel qui a consacré les disparités régionales et aggravé le chômage”, a estimé Imene Bejaoui