” Le décalage entre le discours politique adressé aux jeunes et la réalité sur le terrain n’a cessé de s’accroître après la révolution “, a souligné la directrice du bureau Human Rights Watch en Tunisie Amna Guellali.
Lors d’une rencontre organisée, samedi après-midi à Paris, sur ” les jeunes en Tunisie : des acteurs de la vie publique dissidente “, Guellali a déploré la répression contre les jeunes sur la base de plusieurs textes de lois. Toutefois, elle a soulevé des points positifs réalisés après la révolution notamment le dynamisme de la société civile.
De son coté, l’acteur Majd Mastoura a fait remarquer que l’espace public en Tunisie est envahi généralement par les manifestations d’ordre politique alors que les mouvements artistiques demeurent limités. Il a rappelé, dans ce contexte, l’expérience ” Klam Charaa “, lancée par un groupe de jeunes tunisiens en juillet 2012 dans l’espace public et les difficultés auxquelles a été confronté ce projet qui s’est essoufflé en 2014.
Pour sa part, l’universitaire Mariem Guellouz a évoqué l’absence de moyens et d’espaces artistiques pour les jeunes.
Le journaliste Thameur Mekki a mis l’accent sur la faible représentativité des jeunes dans les débats publics et leur participation à la vie politique, rappelant le taux de chômage élevé des jeunes tunisiens et le déséquilibre au niveau de l’accès à l’éducation.
Cette rencontre est organisée par le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) à l’occasion de la célébration de son 20ème anniversaire.