Environ 45% des jeunes tunisiens se disent prêts à émigrer, même illégalement”, révèle une étude intitulée “Les jeunes et la migration clandestine en Tunisie: Etude de terrain des stéréotypes, des pratiques et des attentes”.
Selon cette étude, réalisée par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques Sociaux (FTDES) en partenariat avec la Fondation “Rosa Luxemburg Stiftung” (RLS), 81% des jeunes interrogés sont disposés à financer la migration clandestine.
L’étude dirigée par 11 experts, dont 9 universitaires, a pour objectif d’analyser les aspects de la migration clandestine des jeunes tunisiens avant et après la révolution, et d’identifier les motifs qui les incitent à vouloir émigrer, a expliqué vendredi Romdhane Ben Amor, chargé de la communication au sein du FTDES, lors d’un entretien accordé à l’agence TAP.
“Le FTDES ne cesse de souligner l’échec du modèle du développement tunisien qui s’illustre par l’augmentation de la migration clandestine”, a-t-il souligné, près de 25 mille jeunes tunisiens ayant quitté clandestinement le pays durant les événements de la Révolution 2011.
Il a, en outre, indiqué que les chiffres ne cessent de grimper après 2011, accompagnés d’une hausse du nombre de disparus.
“Nous avons cru que les approches adoptées par les gouvernements successifs dans la gestion du dossier de la migration clandestine ont pu apporter des solutions alternatives, à part les accords signés avec l’Union Européenne, mais aucune amélioration n’a été observée dans le traitement de la situation économique et sociale des régions touchées par la migration clandestine”, a-t-il déploré.
L’étude a été réalisée en décembre 2015 sur un échantillon aléatoire composé de 1200 jeunes répartis sur 6 gouvernorats (Tunis, Le Kef, Gafsa, Kasserine, Médenine, Mahdia).
L’échantillon est réparti entre 53,3% d’hommes et 46,7% de femmes. S’agissant du niveau d’enseignement des interrogés: 50% des jeunes interrogés ont interrompu leurs études au secondaire, 27,6% ont un niveau universitaire, et 17% ont un niveau primaire. Parmi les interrogés, 24 % sont chômeurs et 70% sont demandeurs d’emploi.
Les résultats de l’enquête indiquent que 21% des jeunes se disent prêts à adhérer à un projet de migration -même de manière illégale- si l’occasion se présente, et 15% affirment qu’ils sont en contact avec des passeurs.