Mon élection au poste de Vice-président de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) est le fruit du progrès réalisé par la Tunisie en matière de législation relative à la lutte contre la torture, a déclaré ce lundi, Me Mokhtar Trifi.
” La Tunisie est, en effet, l’un des rares pays où le crime de torture n’est pas prescriptible. Il s’agit du seul crime imprescriptible dans la législation Tunisienne, ” a-t-il expliqué dans une déclaration à l’agence TAP.
Selon la Constitution tunisienne (Article 23), “l’Etat protège la dignité de l’être humain et son intégrité physique, et interdit la torture morale ou physique. Le crime de torture est imprescriptible.”
L’article 24 de la Loi organique n° 2013-43 du 23 octobre 2013, relative à l’Instance nationale pour la prévention de la torture stipule, également, que l’action publique se rapportant aux crimes de torture est imprescriptible.
Selon Trifi, c’est l’impunité qui pose réellement problème en Tunisie. Il y a des centaines de plaintes déposées par des dizaines d’organisations. ” Cependant, les acteurs d’exactions et les tortionnaires ne sont ni jugés ni punis, ” a-t-il dit.
Mon élection est un signe d’encouragement à la lutte contre la torture en Tunisie et dans toute la région. Elle revêt une dimension régionale vu que je représenterai tout le Moyen-Orient qui souffre du problème de la Torture, a-t-il ajouté.
En ces temps marqués par la montée du phénomène du terrorisme, certains estiment que le combat contre le terrorisme légitime l’usage de la torture. ” A mon avis, la torture doit être absolument bannie car la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le cadre du respect des droits de l’Homme, ” a-t-il soutenu.
Notons que l’OMCT a un bureau installé à Tunis depuis 2012 avec 2 sections à Sidi Bouzid et au Kef qui fournissent de l’assistance juridique et sociale pour les victimes de torture. Leur mission est d’assister ces victimes devant les tribunaux.
Rappelons qu’à l’issue de l’assemblée générale de l’OMCT, qui s’est tenue samedi 26 novembre à Genève, Me Mokhtar Trifi a été élu Vice-président de l’OMCT aux côtés de M. Dick Marty, également vice-président et Mme Hina Jilani, nouvelle présidente succédant à M. Yves Berthelot.
L’avocat et défenseur des droits humains, Mokhtar Trifi a été président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH). Il est actuellement président du bureau de Tunis de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH).