Tunisie : Nécessité de former les professionels de santé pour mieux accompagner les patients en fin de vie

Le Professeur à la Faculté de Médecine de Sousse, Majed Zemni a appelé, samedi, à la nécessité de former le cadre médical et paramédical au processus d’accompagnement du patient en phase terminale afin d’apaiser ses souffrances et lui permettre de passer ses derniers jours de la manière la plus digne qui soit.

“La fin de vie se passe de plus en plus dans l’hôpital compte tenu de l’évolution du mode de vie de la famille, d’où l’importance d’une équipe médicale pluridisciplinaire qui soit en mesure d’accompagner le malade au triple plan moral, spirituel et psychologique et d’alléger sa douleur par des soins palliatifs”, a-t-il indiqué, dans une déclaration à la TAP, en marge de la 20ème conférence annuelle du Comité national d’éthique médicale, tenue à Beit Al-Hikma à Carthage sur le thème “La fin de vie: Enjeux éthiques”.

Zemni a souligné l’importance de former davantage le cadre médical notamment les médecins de famille aux soins palliatifs qui se définissent comme des soins globaux suivant une approche intégrant la dimension psycho-spirituelle apportée aux patients atteints d’une maladie incurable afin de leur offrir une meilleure qualité de vie, sans retarder ni accélérer la mort.

“Pour rompre la solitude insupportable à laquelle est confronté le patient en fin de vie, le personnel médical et soignant se doit de garder le contact avec lui en favorisant une communication verbale et même non verbale”, a-t-il plaidé, précisant “qu’un regard ou un geste cordial de la main peuvent parfois remonter le moral.”

Pour ce qui est du rôle de la famille dans l’accompagnement de la fin de vie de leurs proches, Francine Tinsa, Professeure de sociologie à l’Institut supérieur des Sciences Humaines de Tunis a estimé qu’il fallait laisser plus d’espace au malade pour décider d’arrêter ou interrompre les soins.

Rejoignant la position de Tinsa, Zouheir Jerbi, Professeur de réanimation à la faculté de Médecine de Tunis a estimé que notre société souffre encore d’une “démarche paternaliste” dans la mesure où le médecin traitant décide à la place de la famille et du patient. Il a ainsi plaidé au respect du principe de l’autonomie du patient. “c’est au malade de décider”, a-t-il conclu.