Le ministre des Affaires étrangères, Khmaies Jhinaoui, a estimé que la persistance du syndicat du corps diplomatique (syndicat indépendant) à mener une grève, pendant toute la journée du jeudi devant le ministère et l’appel au port du brassard rouge dans les représentations diplomatiques et consulaires, est “incompréhensible si l’on exclut une manipulation politique”.
A l’issue de son audition, jeudi, par la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures à l’Assemblée des représentants du peuple, consacrée à l’examen du budget du ministère des AE de 2017, le ministre a déclaré à la presse avoir eu une réunion avec le syndicat du corps diplomatique indépendant et le syndicat de base des diplomates et des agents administratifs affiliés à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
“Le ministère des Affaires étrangères a satisfait les sept revendications du syndicat indépendant, mais nous étions surpris par son obstination à observer la grève”, a-t-il dit, estimant que le syndicat “a le droit de mener une grève tant que celle-ci n’est pas politiquement instrumentalisée”.
Il a, dans ce contexte, affirmé la détermination du ministère à accélérer la promulgation du statut du corps diplomatique, précisant que la structure organisationnelle du ministère des Affaires étrangères et les orientations de la politique extérieure du pays font partie des prérogatives du président de la République et du ministre des AE et ne concernent pas l’action syndicale.
“Nous consultons le syndicat mais il n’a pas un pouvoir de décision”, a-t-il insisté.
Plus tôt dans la journée, le secrétaire général du syndicat Seifeddine Flis a déclaré à l’agence TAP que la grève à été décidée “en réaction à la politique d’atermoiement et à l’indifférence de l’administration vis-à-vis des revendications légitimes des diplomates”.
Il s’agit, en premier lieu de l’adoption du statut du corps diplomatique étant donné que l’ancien, en vigueur depuis 1991 n’est plus adapté à l’évolution de la diplomatie tunisienne.
Parmi les revendications figurent, également, la révision de l’organigramme du ministère ainsi que la question du cursus professionnel des diplomates et des concours.