En tant que directeur des JCC, réalisateur et cinéphile, Brahim Letaief a voulu “couper court aux rumeurs et futilités” a-t-il dit lors de la conférence de presse organisée mardi, deux jours après la clôture des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), une édition qui a fait couleur beaucoup d’encre. Il a tenu à faire le point sur un bilan globalement positif en dépit d’une multitude de “critiques et d’accusations qui ont visé directement le comité directeur et par conséquent l’image de ce festival”.
Parlant de la programmation de cette édition spéciale qui a fêté cette année son 50ème anniversaire, Letaief a mis l’accent sur l’importance accordée à la qualité dans la sélection des oeuvres en compétition officielle, mais aussi dans la section Takmil et l’espace “producers network” qui avait réuni des personnalités cinématographiques de renommée telles que le producteur franco-cambodgien, Rithy Panh et le directeur général délégué d’Orange Studio, Pascal Delarue.
Pour la première fois aux JCC, a-t-il relevé, huit films arabes et africains en compétition officielle sont projetés en avant-première. Il n’y a pas eu “d’avant-première mondiale, mis à part pour les films tunisiens. De plus, sept films sur 13 de la section Première-oeuvre ont été projetés en avant-première arabe et africaine, dont les films marocain “Divines” et l’égyptien “Clash”, autant de films qui ont choisi les JCC avant de faire leur entrée au festival international du film de Dubai ce qui constitue “une véritable victoire pour les JCC”.
Il clarifie que “les JCC ne sont pas un festival à thème, mais plutôt généraliste”. Ce qui fait le festival ne prend en compte dans le choix des films en compétition que ceux qui présentent de hautes qualités artistiques et techniques. La sélection de cette année avait pour point commun, les questions d’actualité liée au terrorisme et au crime, sans pour autant avoir cherché à choisir ces thèmes, a-t-il souligné.
La philosophie de Letaief pour donner un nouvel élan aux JCC est de “marquer une pause de réflexion” pour faire vraiment de ce festival un acte de résistance et de réfléchir sérieusement à assurer l’indépendance des Journées et à créer un bureau permanent” afin d’éviter dans le futur toutes les lacunes possibles, surtout au niveau de l’organisation tenant à signaler que face à l’absence de personnels formés dans l’événementiel, les JCC ont eu recours à des bénévoles.
Revenant sur l’incident lors de la soirée de clôture avec l’actrice algérienne Bahia Rachdi, il a tenu à réitérer le respect à l’actrice et à présenter ses excuses encore une fois à travers elle à tous les artistes algériens, tenant à réaffirmer que l’emplacement qui lui a été réservé n’était aucunement choisi pour l’humilier mais il s’agit tout simplement de l’application d’un régime protocolaire.
En ce qui concerne les frais de l’acteur égyptien Jamil Rateb, il a précisé qu’ils ont été tous payés par le festival y compris les extras”.
En dépit des critiques manifestées, il a tenu à préciser que ceci ne veut pas dire que cette édition soit un échec. A propos d’une éventuelle démission, Brahim Letaief a souligné qu’il a encore le devoir de terminer la programmation “JCC-Cities”, (10-13 novembre dans 14 régions). Exprimant son honneur d’être à la tête des JCC dans cette édition cinquantenaire, il s’est dit prêt à rendre des comptes et à assumer ses responsabilités.