Malgré la pagaille organisée dans laquelle se sont déroulées les JCC, on peut dire que cette édition a atteint ses objectifs: plus de cinq cents films, 200.000 spectateurs, sans compter les prisonniers et ceux qui se trouvent à des lieues de l’avenue BOURGUIBA, cette avenue qui a vu passer tous les changements et transformations de ce pays depuis la nuit des temps…
Ce festival africain au tapis rouge défectueux a été créé par un professeur d’arabe féru de cinéma qui avait, dans les années 60, initié ses élèves du lycée de garçons de SFAX à ce septième art et faisait tout pour transporter ses élèves tous les dimanches au septième ciel.
Évidemment, notre mère patrie ne pouvant supporter cette création indigène fit développer LE FESPACO à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso qui, quelques décennies plus tard, imita le printemps arabe en développant le printemps burkinabé!
Les événements se suivant et ne se ressemblant pas, et chaque jour apportant son lot de surprises, chaque bulletin d’information devient un feuilleton journalier avec des acteurs bien réels -acteurs qui ne se font pas doubler même au fond d’une benne à ordures. Dans cette superproduction planétaire qui se tourne à MOUSSOUL, ALEP, SANAA, AVENUE DE STALINGRAD, CALAIS, MISRATA, ISTAMBUL, etc., et d’autres vedettes font le paon sur des plateaux télévisuels, notamment en FRANCE et aux USA.
On se demande que va bien faire la pauvre petite ZEINEB au CANADA; elle qui vient d’un pays où la température peut dépasser les 45° et va dans un autre où il est courant qu’il fasse -20°, et où pour circuler on fait des tunnels de neige dans de la neige. D’ailleurs, le film que je n’ai pas vu aurait pu s’appeler FROM SAND TO SNOW; avec ce nom, il pourra se vendre dans ces pays où il ne fait pas bon d’émigrer!
La petite ZEINEB qui est partie vers l’un des derniers pays où il règne encore un grain de tolérance -je la comprends, car dans ces régions lointaines même accueillantes, tout est si bien organisé que l’on s’y ennuie à mourir. Alors mourir pour mourir autant le faire sous nos latitudes plus clémentes et où le soleil brille plus de 300 jours par an.
Mais quant à savoir s’il faut y mourir de froid ou de faim, la réponse peut se trouver dans les révolutions et des hommes et des femmes pour la réussir ….
Bon voyage ZEINEB et surtout apprends l’anglais car le QUEBEC et MONTREAL ne sont plus qu’un leurre…
Ibtissem