Hormis le marathon quotidien des projections et des longues files d’attente devant des guichets affichant assez souvent complet depuis le démarrage des JCC, l’un des moments phares de la 27ème édition des Journées cinématographiques de Carthage est l’hommage rendu à la mémoire du réalisateur égyptien de renommée internationale Youssef Chahine, Tanit d’Or des JCC en 1971 pour son film “le choix”.
L’hommage posthume s’est déroulé lundi en présence d’une pléiade d’acteurs qui l’ont côtoyé de près ou qui ont travaillé avec lui comme Ezzet El Alayli, Mahmoud Hnida, Khaled Nabaoui, et d’un bon nombre de journalistes tunisiens et arabes.
Les intervenants ont été unanimes à signaler que le mérite revient à Youssef Chahine, de faire émerger le cinéma égyptien à l’échelle internationale mais également de promouvoir la cinématographie égyptienne et arabe pendant un demi-siècle à travers des films hors du commun surtout qu’il a fréquemment été confronté à la censure pour ses films qui ont dénoncé la bêtise humaine et l’intégrisme.
Pour Ezzet El Alayli, Youssef Chahine a tenté de plonger les spectateurs dans la profondeur des événements politiques, économiques et sociaux que l’Egypte a vécu durant les quatre dernières décennies en pointant sur plusieurs sujets jugés “interdits” ce qui fait de ses films des oeuvres exceptionnelles qui ont attiré le regard de ceux qui suivent la dynamique cinématographique. Chahine, a-t-il ajouté, a été une véritable école pour plusieurs générations qui ont pu découvrir en lui un chef dur et souple à la fois en dirigeant le jeu d’acteurs, ce qui fait de lui un Homme de cinéma toujours vivant dans la mémoire artistique et humaine en ayant laissé son empreinte auprès de plusieurs réalisateurs qui se sont imprégnés de son expérience.
Dans son témoignage, l’acteur Mahmoud Hnida a tenu à signaler “je dois à Youssef Chahine une grande partie de mon succès car il m’a beaucoup aidé à développer mon expérience et à enrichir mon parcours artistique en me propulsant dans plusieurs films”.
Quant à l’acteur Khaled Nabaoui a relevé qu’il a été largement influencé par l’expérience de Youssef Chahine relevant qu’il incarne “l’âme du cinéma”.
Cet hommage posthume rendu à l’occasion du cinquantième anniversaire des JCC rappelle la grande consécration que Chahine a obtenu de son vivant en 1997 en recevant le prix du cinquantième anniversaire du festival de Cannes pour l’ensemble de son oeuvre. Chahine décédé le 27 juillet 2008, a réalisé une quarantaine de films entre fictions et documentaires, de différents choix stylistiques.