Le cinéaste Tchadien Mahamat Saleh Haroun a présenté mardi au public de la 27ème édition des Journées cinématographiques de Carthage son long métrage documentaire “Une tragédie tchadienne ” (2016) ayant participé à la section Séances spéciales de la dernière édition du festival de Cannes.
Le film poignant recueille une série de témoignages bouleversants et émouvants de plusieurs victimes du régime de Hissein Habré qui a régné avec une poigne de fer de 1982 à 1990.
Portant les cicatrices et les stigmates de l’horreur, ils racontent ce qu’ils ont enduré pendant la période de la dictature et l’oppression mais aussi leur courage et leur détermination, à traduire en justice un ancien Chef d’Etat, après de longues années de combat.
Des victimes de toutes sortes, défigurées, mutilées, infirmes parlent de l’horrible souffrance de la torture et des sévices infligés par les séides du pouvoir. Enveloppé dans un corps épuisé, François à l’âge de 60 ans, se souvient avec amertume de sa souffrance de la police politique de l’ancien dictateur tchadien.
La caméra suit chaque mouvement, déplacement et regard, dans des gros plans ou plans serrés, pour décrire au peigne fin, la peine et la douleur intenses de chacune des victimes rencontrées.
Après la fuite de Hissein Habré au Sénégal en 1990, fut créée l’Association des victimes du régime avec le soutien d’activistes de France, Suisse, Belgique et le Sénégal.
Après 10 ans de combat, Hissein Habré a été condamné à 12 ans de prison, un verdict qui a déplu aux victimes et aux défenseurs des droits de l’homme face aux horribles crimes qu’il a commis. Cependant, le réalisateur a, dans une note d’espoir, expliqué que son film s’est voulu un message symbolique pour dire que toute oppression, toute injustice, toute inégalité et toute horreur a une fin un jour.
Pour rappel, le réalisateur tchadien a participé à la compétition officielle du festival de Cannes en 2010 et a remporté le prix du jury pour son film ” Un homme qui crie”.