Pour commencer, un constat: toutes les figures de proue de l’opposition au diktat de Ben Ali ont été sanctionnées sévèrement par les urnes au cours de toutes les élections organisées depuis 2011, et sont sorties par la petite porte. Ce qui est frappant chez ces ex-militants, c’est leur tendance à refuser l’échec et parfois les résultats des élections. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont jamais été démocrates.
Ainsi, après le départ de l’ex-président de la Troïka, Moncef Marzouki, l’ancien président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, et le grand militant Ahmed Néjib Chebbi, c’est autour de magistrats réputés pour avoir tenu tête à Ben Ali, en l’occurrence Ahmed Rahmouni et Kalthoum Kennou, de laisser la place et de partir, non sans crier au complot. Leur échec aux récentes élections du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a été cuisant.
Pour sa part, Sihem Ben Sedrine est confrontée à de sérieuses difficultés, et au regard de l’évolution des choses à l’Instance de Vérité et Dignité (IVD), elle risque de ne pas mener à terme son projet.
Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, est lui aussi de plus en plus contesté. Ses camarades lui reprochent de n’avoir pas démocratisé les instances du parti. D’ailleurs, il a tendance à ne plus parler au nom du Front populaire mais au nom de son minuscule parti, le POCT.
Quant à Taoufik Ben Brik, il semble trouver la bonne voie en s’isolant et en s’investissant totalement dans l’écriture.
ABS