L’Association des magistrats tunisiens (AMT) s’est déclarée, samedi, ” choquée ” et ” profondément inquiète ” de voir le magistrat Khaled Abbes, auteur du putsch contre les structures légitimes de l’Association en 2005, élu membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
” L’acceptation des résultats des élections du Conseil supérieur de la magistrature ne doit aucunement être considérée comme une forme de blanchiment des figures de l’ancien système judiciaire rompues au putsch et à l’insurrection “, a-t-elle tenu à préciser dans une déclaration.
” Le retour de ces figures par la voie du Conseil supérieur de la magistrature ne signifie point leur disculpation de tous les torts qu’ils avaient commis “, a-t-elle ajouté.
Toutefois, l’AMT s’est déclarée satisfaite de voir des défenseurs de l’indépendance de la magistrature et des militants de l’association des magistrats de l’ordre judiciaire, administratif et financier remporter la plupart des sièges au Conseil supérieur de la magistrature, mettant l’accent sur son souci de suivre et contrôler les activités du CSM pour le prémunir contre toute dérive.
L’élection du magistrat Khaled Abbes au Conseil de l’ordre judiciaire lors des élections du Conseil supérieur de la magistrature tenues le 23 octobre 2016 a suscité de vives critiques chez les magistrats et les avocats.
Le magistrat Khaled Abbes et l’ancien ministre de la Justice, Béchir Tekkari avaient organisé, en 2005, un congrès extraordinaire de l’Association des magistrats tunisiens qualifié de ” putschiste ” par le milieu des magistrats.