Le chiffre fait froid dans le dos: “environ 40% d’un échantillon de 1.000 terroristes tunisiens sont diplômés du supérieur ou ont un niveau universitaire tandis que 33% ont un niveau secondaire”, a souligné mercredi Imen Kochbati, docteur en sociologie et en démographie.
Présentant les résultats de la première étude réalisée par le Centre tunisien de recherches et d’études sur le terrorisme et intitulée “le terrorisme en Tunisie à travers les dossiers judiciaires”, Imen Kochbati a ajouté que 13% de l’échantillon étudié, qui a concerné 384 dossiers judiciaires présentés entre 2011 et 2015, sont diplômés de la formation professionnelle et 4% sont des bacheliers.
La même étude indique que les tranches d’âge 25-29 ans (275 personnes), 30-34 ans (243) et 18-24 ans (204 personnes) sont les plus ciblées par les réseaux terroristes en Tunisie.
Sur un total de 1.000 terroristes, 965 sont des hommes et 35 sont des femmes. Plus de la moitié (536) sont des célibataires et 239 sont mariés, tandis que les divorcés ou veufs ne représentent qu’environ 1%.
Selon l’intervenante, l’échec du modèle de développement et l’inadaptation entre le système éducatif et les besoins du marché de l’emploi ainsi que l’échec du système de formation professionnelle et son incapacité à attirer les jeunes ont abouti à la croissance du taux de chômage en Tunisie et au blocage des perspectives.
S’agissant de la répartition géographique des terroristes, l’étude évoque trois groupes et ce, selon leurs lieux de résidence.
Le premier comporte les 7 régions qui comptent le plus de terroristes. Il s’agit de Tunis (181), Sidi Bouzid (138), Ariana (61), Jendouba (53), Kasserine (52), Médenine (51) et Bizerte (50).
Le deuxième groupe comporte 13 régions où le nombre de terroristes varie entre 49 et 13. Il s’agit en premier lieu de Sousse (49), Nabeul (43), Kairouan (39), Ben Arous (35), La Manouba (31), Le Kef (27), Monastir (24), Gafsa (23), Zaghouan(21) , Kébili (19), Tataouine (18), Sfax (16) et Mahdia (13).
Le quatrième groupe comporte 4 régions qui ne comptent que 20 terroristes au total répartis sur Gabès (8), Béja (6), Siliana (5) et Tozeur (1).