Les filiales AISA et Tunisair Express réintégreront la société mère, dans le cadre de la révision de la politique de filialisation du transporteur national, a déclaré à l’agence TAP, la Présidente Directrice Générale de la compagnie Sarra Rejeb, en marge de la 123ème assemblée générale de l’Association de Transporteurs Aériens Francophones (ATAF) tenue à Tunis, du 21 au 23 Octobre 2016.
” Cette décision a été prise suite à une longue réflexion autour de notre politique de filialisation. Pour AISA (Aviation IT Services Africa) , la réintégration physique et opérationnelle a déjà eu lieu, en attendant la finalisation des procédures juridiques ” a-t-elle précisé.
S’agissant de Tunisair Express, Sarra Rejeb a souligné que ” cette filiale chargée du transport domestique et de proximité, ne dispose que de trois avions, rencontre beaucoup de difficulté à assurer son trafic et elle n’est plus viable dans sa dimension actuelle “.
Et de poursuivre ” L’idée au départ était de la transformer en un opérateur low cost, mais cette idée a été vite abandonnée car le low cost est un état d’esprit. Une entreprise nait low cost, elle ne le devient pas. Un groupe de travail est actuellement penché sur la réintégration de cette filiale. J’espère que la réintégration physique et opérationnelle puisse avoir lieu très bientôt, en attendant la finalisation du dossier juridique, avec la Carep (Commission de restructuration des entreprises publiques) qui siège au premier ministère.
Interpellée autour de l’état d’avancement du plan de restructuration globale de Tunisair, Sarra Rejeb a rappelé que ” La première version de ce plan a été préparée fin 2012, puis il a été retouché en 2015, avant d’être soumis au ministère de Transport, car on ne peut pas faire un plan de redressement sans qu’il y ait un apport de l’Etat. Dans le cadre de ce plan, il y a des engagements qui reviennent à la Tunisair mais il y a aussi des engagements que l’Etat lui-même doit assumer ” A ce titre, Tunisair a, selon sa Pdg, engagé son plan de redressement pour tout ce qui concerne la compression des coûts, la réorganisation de l’entreprise, l’amélioration de la qualité de services. ”
Des efforts sont déployés pour améliorer notre qualité de services, on a rétabli le service Catering, mais on a toujours un problème en termes de régularité des vols. On a vécu des moments difficiles l’été dernier et j’espère que les efforts fournis puissent solutionner ce problème ” a-t-elle déclaré.
Au sujet das de vol de bagages à l’aéroport Tunis Carthage qui ont beaucoup entaché l’image de l’entreprise, la pdg de Tunisair estime que ” les cas de vols ont beaucoup diminué, mais notre objectif c’est d’atteindre 0 vol. Pour ce faire, des caméras ont été mises en place, des surveillants sont déjà affectés, plusieurs premiers responsables ont été changés et des sanctions ont été prises. Mais pour pouvoir atteindre cet objectif, il faut concerter les efforts de toutes les parties prenantes (Tunisair, les forces de sécurité, la Douane, l’Oaca, Tunisair Handling) ” a-t-elle souligné.
S’agissant du volet compression des couts, la pdg de Tunisair, a précisé ” qu’il s’agit, entre autres, d’un plan de départ à la retraite de 1000 personnes. Ce plan coûte 130 millions de dinars. Actuellement, la Tunisair ne dispose que de 52 millions de dinars fournis par l’Etat ce qui ne permet de faire partir uniquement, 400 personnes.
Ces 400 personnes sont déjà identifiées, la procédure de leur départ à la retraite est déjà engagée de concertation avec les ministères du Transport, des Affaires sociales et des Finances et les syndicats de base. Une convention est déjà préparée avec la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale, en attendant sa signature. Nous attendons aussi la validation de cette étape par la CAREP pour pouvoir passer à l’action ” a-t-elle expliqué.
De son coté, le ministre du transport Anis Ghedira, a souligné à l’ouverture de l’assemblée générale de l’ATAF, l’intérêt qu’accorde la Tunisie au transport aérien faisant remarquer que plusieurs défis interpellent le pays dans le secteur aérien dont la consolidation de l’autorité de supervision de la sécurité aérienne et de régulation conformément aux normes internationales, la mise à niveau du cadre juridique et réglementaire, le renforcement des capacité concurrentielles et le développement de la desserte aéroportuaire….. ”
Pour répondre à ces défis,” le plan quinquennal 2016-2020 prévoit une stratégie de développement basée sur le renforcement du pays en infrastructures aéroportuaires performantes et le renouvellement de la flotte moyennant des investissements de plus de 2 mille milliards de dinars ” a-t-il indiqué.