Abaisser le seuil minimum légal des jours de travail de 45 jours à seulement 35 jours par trimestre et simplifier les procédures d’affiliation des employeurs et des employées, telles sont les principales recommandations issues d’une étude réalisée sur le travail des femmes en milieu rural et leur accès à la protection sociale.
Présentée lors d’une conférence nationale tenue mercredi à tunis, cette étude commandée par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance en partenariat avec l’ONU Femmes et le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place les législations appropriées permettant à la femme de disposer d’un duplicata du carnet de santé de son mari.
S’appuyant sur les recommandations de cette étude, la vice-directrice de la promotion sociale et économique de la femme au sein du ministère de la femme a jugé indispensable de créer un régime spécifique aux travailleurs à faible revenu, mobiles et poly-actifs et de réviser les conditions de transport des femmes actives en milieu rural.
Il s’agit également de la nécessité d’informer les femmes rurales sur leurs droits à une protection sociale, de les sensibiliser en vue de mieux comprendre les avantages qu’elles auraient à être affiliées à un régime de sécurité sociale et de renforcer les structures étatiques de contrôle des conditions de travail des femmes rurales.
L’étude a, par ailleurs, révélé que 48,9% des femmes interrogées travaillent sans contrat et que seulement 10,5% sont affiliées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Toujours selon cette étude, 81,1% déclarent travailler dans des conditions pénibles voire très pénibles tandis que 35% sont confrontés à des risques d’accident de travail, à des maladies professionnelles et à des conditions de transport difficiles.
Intervenant lors de conférence organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale célébrée le 15 octobre de chaque année, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Néziha Abidi, a souligné que la femme rurale est exposée à plusieurs formes de violence dont notamment sa privation de son droit à la couverture sociale.
Cette question est inadmissible, a-t-elle estimé, formulant le souhait de voir ces recommandations se concrétiser.
Cette conférence verra la mise en place d’un plan d’action visant à mettre en oeuvre ces recommandations issues de cette étude qui a porté sur un échantillon de 1700 femmes réparties sur cinq gouvernorats (Jendouba, Siliana, Nabeul, Kasserine et Mahdia).