La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) a entendu, lundi, l’animateur télé, Alaa Chebbi, et présentateur de l’émission “Andi ma Nkollek”, et Me Abdelaziz Essid, en sa qualité de représentant légal adjoint de la chaine de télévision Al-Hiwar attounsi.
Cette audition intervient à la suite de l’émission diffusée vendredi 14 octobre et dont une partie a porté sur l’histoire d’une jeune fille mineure ayant été violée par ses proches.
Selon un communiqué de la HAICA, l’avocat de la chaine a demandé le report du dossier au mercredi 19 octobre pour qu’il puisse fournir à l’instance l’ensemble des documents et les informations nécessaires.
Al-Hiwar ettounsi s’engage à ne pas rediffuser l’émission du 14 octobre et à la retirer du site électronique de la télévision et de ses pages sur les réseaux sociaux, ajoute la même source.
L’animateur Alaa Chebbi a accueilli sur le plateau de l’émission du 14 octobre une jeune fille de 18 ans qui a déclaré avoir subi des viols répétés depuis l’âge de 14 ans par des proches de sa belle-mère. Elle a dit être enceinte sans savoir l’identité du vrai père.
La jeune fille était venue à l’émission, accompagnée de son frère, pour implorer son père de lui permettre de rentrer à la maison. Son père l’avait chassé de la maison lorsqu’il a su qu’elle était enceinte.
Lors de cette émission, Alaa Chebbi a, à maintes fois, répété que la fille était ” fautive “, ” enceinte sans contrat de mariage ” et qu’il lui fallait ” demander pardon à son père “. La solution consisterait, selon lui, à ce qu’elle ” épouse son violeur “.
Sur les réseaux sociaux, les internautes tunisiens ont lancé une campagne pour rappeler à l’animateur que le viol est crime puni par la loi, et non pas par le mariage.
De leur côté, des activistes de la société civile ont envoyé une plainte contre l’animateur au délégué de protection de l’Enfance. D’autres ont mis en ligne une pétition demandant le boycott de la chaîne “Al-Hiwar attounsi” et appelé la Haica à réagir.