Le bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) fait porter au gouvernement la responsabilité de perturber la stabilité sociale en Tunisie, l’accusant de “rompre le dialogue de façon unilatérale et injustifiée”.
Dans un communiqué publié, lundi, l’UGTT considère que “l’exclusion et le monopole de la décision constituent un choix stratégique du gouvernement qui conçoit le dialogue comme étant une question formelle”.
Cette réaction intervient suite à l’approbation, par le conseil des ministres, de la loi de finances complémentaire 2016 et du budget de l’Etat 2017, approbation qui, selon l’UGTT, est venue rompre sans préavis les négociations entamées entre l’organisation syndicale et le gouvernement.
Selon la même source, le gouvernement avait promis l’UGTT de lui remettre deux copies des ces projets pour qu’elle puisse y apporter son avis, mais il n’a pas tenu cet engagement puisque les documents lui ont été remis après avoir été soumis à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
L’UGTT, lit-on de même source, rejette, fermement, toutes les mesures contre lesquelles elle avait mis en garde et qui ne font, estime-t-elle qu’alourdir les charges sociales des salariés et du peuple, faisant allusion, notamment, au report du versement des augmentations salariales publiées dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).
Le gouvernement n’a respecté ni ses engagements ni la déclaration de Carthage, fustige encore l’organisation syndicale qui affirme n’avoir perçu chez lui aucune volonté réelle de lutter contre la corruption, la contrebande et l’évasion fiscale ni de recouvrer ses dettes auprès des sociétés et entreprises, des dettes, qui selon l’organisation syndicale constituent des ressources financières très importantes. Cette situation, ajoute le communiqué, a poussé le gouvernement à se plier aux diktats étrangers dont les conditions injustes portent atteinte à la souveraineté nationale.
La centrale syndicale réitère son appel à lancer les négociations salariales dans le secteur privé au titre de 2016/2017, exhortant tous les travailleurs à se mobiliser pour défendre leurs droits et toutes les structures syndicales à se tenir prêtes pour soutenir la classe ouvrière par tous les moyens légitimes.