Des plasticiens africains dont le Tunisien Omar Bey invités d’honneur du Salon d’Automne 2016 à Paris

Pour la première fois des plasticiens d’Afrique dont le Tunisien Omar Bey, le Sénégalais Omar Ba, la Camerounaise Oswalde Lewat, le Ghanéen Poku Cheremeh et l’Iivoirien Gopal Dagnogo sont les invités d’honneur du salon d’automne 2016 tenu aux Champs-Elysées à Paris du 13 au 16 octobre courant, a indiqué à l’agence TAP Mariam Diarra, la commissaire de l’exposition “l’Afrique fait son salon” organisée à l’occasion de cette manifestation culturelle parisienne.

“Once upon a time” ou “il était une fois” est le titre de l’œuvre d’Omar Bey, diplômé de l’école des beaux arts de Tunis (ITAAUT) en 1998.

“C’est une œuvre narrative”, a expliqué Bey dans une déclaration à la TAP en marge de sa participation au Salon d’Automne. Il a utilisé un matériel dit pauvre à savoir l’encre de chine et le papier couché pour réaliser vingt gravures de tête sous forme de labyrinthe symbolisant la tête d’un penseur.

Au début cette tête est attaquée par des oiseaux qui lui percent le crâne et pondent des œufs qui sont l’allégorie des mauvaises pensées ou d’un environnement qui peut engrainer les individus. Bey précise que ça peut être l’individu lui-même qui s’intoxique avec ses mauvaises idées.

Ce Salon d’Automne auquel participent 870 artistes de 44 pays est avant tout, selon la présidente du Salon d’Automne, Sylvie Koechlin, “une association d’artistes à but non lucratif qui s’organise bénévolement pour montrer au monde ce que l’esprit humain dans une utopie revendiquée est capable de produire pour s’évader et s’élever au-dessus de sa condition précaire”. “Il y a une fraternité entre les arts et les artistes” , releve la présidente du Salon.

Le salon d’automne 2016 a rendu hommage à plusieurs peintres, dont Monique Baroni (1930-14 Juin 2016) présidente d’honneur de la société du Salon d’Automne, qui a reçu le Grand prix Léon-George Baudry de la fondation Taylor pour l’ensemble de son œuvre en 2015.
” L’art pour Baroni, explique Koechlin à la TAP, est vecteur de paix entre les peuples et les gens.
Dans sa dernière œuvre intitulée “l’art: langage universel qui réunit l’humanité”, elle a écrit ce message dans plusieurs langues dont l’arabe afin que le message passe auprès des artistes et du public. Elle a ajouté ces mots pour être sûre qu’elle sera entendue.

Parmi les œuvres exposées “The beast” (la bête) du danois de Castenskjold. Cette œuvre, selon Koechlin, a une expressivité incroyable et le sculpteur a réussi avec des morceaux de métal à donner tout un tas de touches. Il y a une organisation très rigoureuse et ça donne quelque chose qui bouge dans tous les sens outre la maîtrise magnifique de la technique de soudure. Koechlin, qui est elle-même sculptrice, estime que “c’est une œuvre expressive et extrêmement aboutie”.

De Castenskjold explique à la TAP qu’il a voulu faire une chimère qui s’empare des âmes des morts sur le champs de bataille selon la mythologie viking. Il a cherché à transformer le métal, lui donner simplement une âme, du mouvement et de la puissance.

En revanche, Benenati Thiery, vice-président du Salon d’Automne et président de la section sculpture, a cherché à travers sa sculpture “Chevaleresque” à exprimer la noblesse du travail du cheval de trait. Il note qu’”au-delà de l’expression sculpturale on voit les mécanismes d’une ancienne machine mariés à l’anatomie et font partie du symbolisme de cet animal en plein effort mais sans souffrance concentré à faire sa noble tâche”. Il symbolise, selon lui, le travail et la dignité.

Son style surréaliste symboliste s’inspire des grands maîtres du 19ème siècle dont Rodin Auguste, le président d’honneur du salon d’automne en 1906. Benenati souligne qu’il essaie d’être une sorte de trait d’union entre les grands maîtres et l’art contemporain.

Nashashibi Wafa, une plasticienne jordanienne, participe à ce Salon pour la troisième fois avec une toile intitulé “Unity” réalisée avec une technique mixte. Pour elle tous les êtres humains sur la planète Terre sont égaux et unis. Elle pense que l’édition de 2016 du salon d’automne a été marquée par des travaux innovants de jeunes plasticiens.

Véronique Skrotzky chargée de la communication et du partenariat au Salon d’Automne estime, dans une déclaration à la TAP, que le Salon d’Automne est un salon historique, existe depuis 1903 et a vu tous les grands courants artistiques contemporains rebelles non formatés se produire.

Cette année, et toujours dans cet esprit créatif, dynamique et très jeune, le salon compte mille œuvres de toutes les expressions artistiques contemporaines, à savoir la peinture, la sculpture, la gravure, la photographie, l’art digital, la vidéo et l’animation numérique ainsi que l’architecture, l’art environnemental, le dessin, la peinture à l’eau, les petits formats et la section livres d’artistes.