La “Déclaration de Carthage pour la protection des artistes en situation de vulnérabilité” a été présentée, samedi après-midi à l’Institut des Cultures d’Islam (ICI) à Paris.
L’universitaire et président des Journées Théâtrales de Carthage (JTC), Lassaad Jamoussi a rappelé que le projet de la Déclaration de Carthage pour la protection des artistes en situation de vulnérabilité a été élaboré en 2015 par un groupe d’artistes, d’universitaires et de militants tunisiens pour les droits des artistes. L’objectif, a-t-il signalé, est de faire adopter ce projet par l’Organisation de Nations Unies en septembre 2018 “, a indiqué Lassaad Jamoussi, partant de la conviction qu’il “est impératif que la communauté internationale puisse s’engager positivement pour les droits des artistes dans le monde, notamment dans les zones de conflit “, a-t-il affirmé.
Prenant la parole, Souhayr Belhassen membre de la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH), a indiqué que compte tenu de la vocation universelle de la Déclaration de Carthage, il demeure nécessaire d’élaborer une stratégie bien claire pour faire adopter ce projet par l’Onu “. Dans ce contexte, elle a souligné l’importance de créer une masse critique pour influencer les différents intervenants, faire un travail de lobbying national et international et mobiliser la société civile dans les différents pays.
L’avocate et dramaturge Meriam Bousselmi qui a contribué à la rédaction de ce projet (avec Lassaad Jamoussi et l’universitaire Hamadi Redissi), a estimé que ” la Déclaration de Carthage est un acte de résistance face à ce qui se passe dans le monde arabe, pour assurer la protection des artistes dans les zones de conflit ou de tension”.
Il est à noter dans ce sens, que des réunions avec des artistes tunisiens et la rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels au Conseil des droits de l’Homme sont prévues d’ici 2017.
Pour rappel, ce projet de la “Déclaration de Carthage” est le fruit d’une initiative des 17èmes Journées théâtrales de Carthage (JTC, 16-24 octobre 2015).
La Déclaration est depuis sa présentation, mise à la disposition des artistes, créateurs, personnalités et institutions concernées par la culture et les droits de l’Homme, et aussi au large public, pour signature, avant d’être validée par le gouvernement tunisien.
Elle sera ensuite soumise à l’Organisation des Nations Unies, dans le but de l’entériner et d’oeuvrer à la mise en application des recommandations qu’elle contient.
Partant du constat que les artistes, sont de plus en plus exposés à des actes intolérables portant atteinte à leur intégrité physique et morale, les privant du droit de créer librement, notamment dans les pays instables et dans les zones de conflits armés, le texte de la Déclaration mentionne qu’il est tout aussi nécessaire qu’urgent de consacrer une “Déclaration” appelant à la “protection des artistes persécutés, en situation de vulnérabilité, d’insécurité et de précarité, en situation périlleuse, dans les zones à risque et dans les zones de conflits armés”, de prendre les mesures appropriées et d’instituer des mécanismes spécifiques pour assurer cette protection.