Issam Chebbi, dirigeant et porte-parole du Parti Républicain (Al-Joumhouri), a estimé que le gouvernement Chahed ne s’est pas encore attaqué au dossier de la lutte contre la corruption étant donné qu’il est préoccupé, actuellement, par la préparation du projet de loi de finances 2017.
Selon lui, ” traiter sérieusement le dossier de la lutte contre la corruption exige l’adoption d’une politique de transparence totale et la révélation de toute la vérité sur les barons de la corruption : ceux qui se trouvent à l’intérieur des appareils de l’Etat et des partis politiques ou qui sont actifs ” hors des circuits officiels ” dans le but de les traduire en justice.
Dans une déclaration à l’agence TAP axé sur les priorités du gouvernement Chahed, Issam Chebbi a indiqué que l’Etat qui a déjà révélé les chiffres relatifs au volume du déficit commercial, du taux d’endettement et des équilibres financiers publics, devrait également présenter, à l’opinion publique, l’état des lieux de la corruption en Tunisie.
Pour lui, ” tous les secteurs sont touchés par la corruption “, y compris ” les instances menant des activités dans le domaine de la magistrature ” qui, normalement, a-t-il dit ” devraient être les garants des droits “.
Après avoir noté que, selon les rapports des organismes onusiens spécialisés, la révélation des dossiers de corruption rapporterait deux points au taux de croissance de la Tunisie, Issam Chebbi a rappelé que la Banque centrale avait publié, en 2003, une liste de 135 hommes d’affaires ayant bénéficié de crédits d’une valeur de 6000 MD.
Il a, dans ce sens, appelé le gouvernement à poursuive en justice les bénéficiaires et à recouvrir ces fonds publics ” octroyés sans garantie aucune et qui n’ont pas été encore restitués “.
Au sujet du dossier des biens confisqués, Issam Chebbi a déclaré qu’ ” il est grand temps de mettre un terme à la dégradation de ces biens, dont la valeur est estimée à 700 MD, selon les experts “.
Pour lui, il faut soit procéder à leur vente pour renflouer les caisses de l’Etat, soit revoir la méthode de gestion de ces biens afin qu’elle soit plus moderne et plus efficace.
Il a, par ailleurs, indiqué que le parti républicain à l’instar des partis signataires du ” Document de Carthage ” a sa propre vision sur la mise en œuvre des priorités du gouvernement, que ce soit au sujet de la lutte contre la corruption ou de la lutte contre le terrorisme.
” Nous nous emploierons à présenter nos approches au cours des réunions de coordination et concertation entre le gouvernement et les partis politiques “, a-t-il dit.
Concernant la lutte contre le terrorisme, Issam Chebbi a déclaré que l’Etat est appelé à continuer à soutenir les institutions militaire et sécuritaire en promulguant des lois protégeant les agents et leurs familles et garantissant les droits des martyrs de ces institutions.
Il a, dans ce contexte, proposé l’adoption d’une stratégie globale pour lutter contre ce fléau et l’organisation, dans les plus brefs délais, d’une conférence nationale au cours de laquelle seront définis les axes de cette stratégie avec la participation de toutes les parties.
Cette conférence, a-t-il dit, devrait réunir les différentes parties gouvernementales (éducation, culture, médias) et non gouvernementales (la société civile, les partis, les syndicats…)