Tunisie : Tous égaux dans la pauvreté

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tunisie-wmc-hebdo-economie-le-secteur-du-batiment-en-tunisie-en-muette-agonie_dessin-caricature-chedly-belkhamsaUn constat relevé par Hédi Djilani, ancien président du patronat auquel on peut reprocher nombre de choses sauf de ne pas être un patriote. Un constat que les traitres, les indifférents, les manfoutistes, ne peuvent saisir et qui exprime le désarroi de tout un pan de la société tunisienne aujourd’hui complètement désespérée face à la tournure que prennent les choses dans notre pays.

Pour Hédi Djilani, les Tunisiens doivent sérieusement reprendre le travail et préserver les acquis de la Tunisie ainsi que son patrimoine.

«On devrait réviser notre échelle de la richesse en Tunisie, et pour cela il suffit de voir ces images de “maison -palais” en Turquie. Les Turcs travaillent très dur et très sérieusement, et ce n’est pas étonnant que le revenu par tête d’habitant se rapproche des moyennes Européennes.

Alors qu’en Tunisie avec notre haine, notre lutte des classes et notre régionalisme aigu, nous sommes en train de casser notre pays, d’affaiblir l’état de décourager toute initiative d’investissement de modernisation des entreprises existantes, toute initiative pour de nouveaux investissements et surtout de faire de tous les citoyens des citoyens égaux dans la pauvreté absolue. Pour moi, notre Tunisie devrait être l’égale de la Turquie
Nous avons tout pour réussir, il ne nous manque que le réalisme et la volonté ».

De la haine, beaucoup qui pourrait remplir tous les océans du monde, atlantique, pacifique et indien. Mépris total des lois face à un Etat qui se cherche encore et un gouvernement qui ne s’est pas encore trouvé. Pour preuve l’affaire de Jemna. Une affaire qui illustre au plus haut point la déliquescence de l’Etat, soit une association qui spolie un bien public.

 

Que l’association ait pu générer des revenus de l’ordre de 1,7 MD ne justifie en aucun cas l’acte illégal dont elle est responsable. Elle aurait dû négocier pour exploiter les fermes des palmiers dattiers dans le respect des lois en vigueur. Pire, parmi les bénéficiaires de la ferme aujourd’hui, il y en a qui ont été dédommagés pour avoir vendu leurs lopin de terre et qui sont revenus les reprendre après le 14 janvier ! C’est d’ailleurs en substance ce qu’a décrété le ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières : « « L’Etat tunisien poursuivra son devoir de protéger les biens publics et récupérera ce qui a été spolié au détriment de la communauté nationale. Ainsi, l’Etat poursuivra civilement, pénalement et administrativement toutes les parties ayant profité illégalement des biens publics ».

Si l’on suivait la logique des populations de Jemna, l’ancien propriétaire qui vous aurait vendu le terrain sur lequel vous avez bâti votre villa, pourrait le reprendre parce que vous avez été absent pendant une année. Cela ne s’appelle plus un Etat, c’est le règne du chaos !

A.B.A